Le président du Vénézuela a accusé l'auteur du coup d'Etat, Juan Guaido, de la gigantesque panne électrique qui a paralysé le pays, et dénonce ce qu'il qualifié de sabotage fomenté par les Etats-Unis. L'électricité est revenue hier matin, dans la plupart des quartiers de Caracas, mais la situation reste inchangée dans le reste du territoire, en particulier dans la zone pétrolière et très peuplée de Maracaïbo. Les télécommunications, entièrement coupées – internet et réseaux cellulaires – commencent à se rétablir, mais le métro reste fermé. Le gouvernement, a dénoncé « la guerre impérialiste sur l'électricité ». Le ministre, Vladimir Padrino, a qualifié la panne d'«agression délibérée» des Etats-Unis. Le gouvernement vénézuélien a affirmé qu'il allait fournir à l'ONU, des preuves d'une responsabilité de Washington dans la panne d'électricité géante, écrit le journal Le Monde. Ces informations seront remises à une délégation du Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, qui est attendue dans quelques jours à Caracas, a dit le ministre de la communication, Jorge Rodriguez. L'origine de la coupure n'est pas encore connue. Des experts accusent le gouvernement socialiste de ne pas avoir investi pour entretenir les infrastructures, alors que la crise économique fait rage. La compagnie vénézuélienne d'électricité, Corpoelec, a dénoncé un « sabotage » de la centrale hydroélectrique vénézuélienne de Guri, la plus importante du pays, et l'une des principales d'Amérique latine. L'envoyé spécial des Etats-Unis pour le Vénézuela, Elliott Abrams, aurait détaillé les manœuvres de Washington pour faire aboutir le coup d'Etat de Juan Guaido. «Nous essayons, avec un certains nombre de pays européens, d'assécher le régime de Maduro», aurait dit le diplomate américain Elliott Abrams, cité par RT. Expliquant que le Vénézuela a transféré des milliards dans des pays où les Etats-Unis ne peuvent plus intervenir, Elliott Abrams souhaiterait le concours de la Suisse. «Nous voulons nous assurer que vous étiez bien conscients de tout cela, et que vous examinerez avec la plus grande attention les comptes du Vénézuela […] pour qu'ils ne puissent être déplacés. De notre point de vue, le gouvernement Maduro est illégitime, et il n'a pas de droit de disposer et de transférer ces fonds», aurait expliqué Elliott Abrams. Le coup d'Etat mené par Juan Guardio contre le président légitime du Vénézuela est dénoncé par de nombreux pays, dont la Russie, le Mexique, l'Iran et la Turquie.