Des milliers de médecins et de travailleurs du CHU Nedir-Mohamed ont décidé, hier, de battre le pavé et joindre leurs voix à celle du peuple qui demande le départ du système en place. Le mouvement de la protestation ne faiblit pas dans la capitale du Djurdjura. Après les protestations organisées par les différentes composantes de la société civile, cette fois-ci, ce sont les médecins, les travailleurs du Centre hospitalo-universitaire Nedir-Mohamed de Tizi-Ouzou et les fonctionnaires de la wilaya qui sont sortis, pour dire non au prolongement du 4e mandat du Président Bouteflika, et demander l'édification d'une 2e République. Après le mouvement des magistrats, des avocats, des journalistes et les marches populaires grandioses, des milliers de médecins et de travailleurs du CHU Nedir-Mohamed ont décidé, hier, de battre le pavé et joindre leurs voix à celle du peuple qui demande le départ du système en place, et rejette catégoriquement les décisions prises par Bouteflika, notamment celles relatives au prolongement de son 4e mandat. «Nous voulons que le système en place parte et laisse place aux autres pour gouverner notre pays», dira un médecin protestataire. L'ultime revendication de la hiérarchie de cet établissement hospitalier, du professeur jusqu'à l'étudiant en médecine, c'est de dire : «Basta !» au mépris du peuple. La marche s'est ébranlée du portail du CHU pour rejoindre le centre-ville, en passant par le boulevard Lamali-Ahmed. Les marcheurs brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «20 ans Barakat» ou encore : «Nous voulons une Algérie libre et prospère». Cette action de protestation a vu la participation des étudiants en médecine, qui ont décidé de se mobiliser contre le système qui a spolié le peuple de ses droits fondamentaux. «Nous voulons marquer le point et nous mobiliser. Nous voulons le changement pour une démocratie et une liberté», dira un étudiant en 5e année médecine. Fonctionnaires et anciens moudjahidine dans la rue Fait inédit. Les travailleurs de la wilaya de Tizi-Ouzou ont marqué leur soutien au mouvement populaire lancé depuis le 22 février dernier, et ont marché hier dans les artères de la capitale du Djurdjura pour le même objectif. Idem pour les travailleurs des APC qui ont décidé de fermer leurs institutions, et d'être près du peuple. On a aussi enregistré une cascade de démissions au sein des partis de l'Alliance présidentielle, d'élus issus du FLN, RND, MPA. On cite : les P/APC de Larbaâ Nath-Irathen, d'Aït Aïssa Mimoun, de Yakouren, d'Aït Yahia à Aïn-El-Hammam. «Nous intégrons ce mouvement populaire digne. Le peuple en a marre de cette précarité qui ronge le pays», lance un fonctionnaire de la wilaya. La famille révolutionnaire est également sortie dans la rue, pour afficher sa déception quant au mépris imposé à l'égard du peuple depuis l'indépendance du pays. «Nous rejetons le prolongement du mandat de ce Président qui ne nous représente pas», dira un moudjahid ayant pris part à la protestation.