Dans plusieurs wilayas, étudiants, agents de la Protection civile, fils de chouhada, architectes, agriculteurs, journalistes et travailleurs des Assemblées Populaires Communales (APC) ont tenu hier, des rassemblements… Depuis le 22 février dernier, le mouvement populaire ne semble pas s'affaiblir. Dans plusieurs wilayas du pays, étudiants, agents de la Protection civile, fils de chouhada, architectes, agriculteurs, journalistes et travailleurs des Assemblées Populaires Communales (APC) ont tenu hier, des rassemblements pour scander le départ du système actuel. «Système dégage !». Par le choix de ce slogan, chacun des manifestants est conscient que désormais, il n'est plus question d'un cinquième mandat ou du prolongement du quatrième mandat, mais du départ de tous les corrompus qui tiennent les rênes du pays. En effet, depuis plus de six semaines, plusieurs centaines de personnes activant dans divers secteurs se regroupent en des endroits différents pour soutenir le mouvement populaire ainsi que les magistrats, blâmés après avoir rejoint ce mouvement. A Relizane, les citoyens ont appréhendé la décision de suspendre les magistrats qui ont rejoint le mouvement populaire, assurant que ce comportement est inacceptable. Armés de banderoles, les citoyens ont réitéré leur soutien aux magistrats suspendus, à travers des slogans marquants. Ils dénonçaient, à ce propos, la hogra exercée dans plusieurs domaines et qui pourrit la vie des gens. Ce phénomène qui prend de l'ampleur est aussi dénoncé par les agents de la Protection civile. A l'instar des autres régions du pays, la capitale a vibré dès les premières heures de la journée d'hier, sous les clameurs des éléments de la Protection civile. Soutenant le mouvement populaire, ces agents se sont rassemblés pour dénoncer le comportement inadmissible de certains responsables, mais aussi exiger le départ du système. Des dizaines d'agents de la Protection civile ont entamé leur marche dans plusieurs communes telles qu'El-Harrach, Hydra… brandissant des pancartes sur lesquelles l'on pouvait notamment lire : «La Protection civile n'est pas une monarchie»; ils ont poursuivi leur marche dans ces communes en scandant des slogans contre la hogra et réclamant le départ du directeur de wilaya. Rejoignant le mouvement populaire, les fils de chouhada aussi se sont rassemblés pour scander le départ du système politique et exiger le changement radical des réformes. «Après 57 ans de mépris et d'humiliation, basta», «Les âmes des chouhada ne se sont pas reposées encore», sont des slogans inscrits sur les pancartes et banderoles brandies. Outre les enfants de chouhada, les membres du syndicat national des ingénieurs agréés en génie civil et bâtiment, agriculteurs et architectes étaient aussi présents sur les lieux pour scander le changement de ce système. Les étudiants poursuivent leur mouvement Depuis le début du hirak, la présence des étudiants était marquante. Plusieurs centaines d'étudiants se sont rassemblés et ont marché dans les rues pour scander des slogans hostiles à la prolongation du mandat de Bouteflika. Maintenir la pression autour du pouvoir est l'objectif principal de leur mouvement. Fortement mobilisée, la communauté universitaire semble décidée à maintenir le cap jusqu'à l'aboutissement des revendications du mouvement populaire, c'est-à-dire le départ du système. A travers tout le territoire national, la mobilisation des étudiants était forte, mais surtout pacifique. A Alger, une grande concentration de la famille universitaire était constatée. Etudiants, enseignants universitaires, chercheurs et personnel se sont rassemblés pour accompagner l'élan populaire en faveur d'une nouvelle République. De la place Audin à la Grande Poste, en passant par l'avenue Pasteur, des milliers d'étudiants et d'enseignants ont manifesté et exprimé leur rejet de la prolongation du mandat présidentiel de Bouteflika, sa feuille de route pour une transition politique et sa désignation du tandem Bedoui-Lamamra pour la conduite des affaires du pays jusqu'à la future élection présidentielle.