Agences de voyage et hôtels ont enregistré peu ou pas de réservations pour cette période de vacances scolaires. Le mouvement de revendication populaire qui se poursuit depuis plus d'un mois à travers le pays, a eu un effet de ralentissement sur l'activité économique et commerciale en Algérie. Parmi les secteurs d'activité les plus affectés, il y a celui du tourisme. Agences de voyage et hôtels ont enregistré peu ou pas de réservations pour cette période de vacances scolaires. «A cette époque de l'année, les premiers groupes de touristes s'apprêtent déjà à quitter les lieux, après avoir passé une semaine de vacances chez nous», a déclaré un propriétaire d'une auberge établi à Timimoun. De son côté, le vice-président du syndicat national des agences de voyage (SNAV), Liès Snouci, a estimé la baisse sur la réservation des voyages pour cette période de 70 à 80% par rapport aux vacances de printemps de l'année précédente. «Notre secteur traverse en ce moment une zone de turbulences. Nous souhaitons des jours meilleurs avec l'avènement de la deuxième République», a ajouté Snouci, qui aspire à une refonte du secteur avec une jeunesse avide de voyager, de découvrir son pays et le monde qui l'entoure. Si le secteur du tourisme subit de plein fouet la crise politique qui touche le pays, les autres activités de commerce et service ne sont pas en reste. Les marchands de meubles, de l'habillement, ceux de l'électroménager se plaignent également du repli de leur activité. Généralement, en période de crise, les ménages ne se projettent pas trop dans l'avenir et préfèrent attendre pour mieux voir. Mis à part les produits nécessaires, tels que l'alimentation, l'hygiène, le transport et les charges liées aux loyers et remboursement des crédits, qui sont d'ailleurs contractés bien avant la crise, les chefs de famille préfèrent jouer la carte de la prudence. Ce comportement de consommateurs a des retombées directes sur le commerce, et par conséquence sur toute la chaîne de fabrication, importation et production. Outre le comportement de prudence adopté par les ménages, les commerces de détail ont été paralysés, notamment dans certaines wilayas, où le mot d'ordre de grève générale d'une semaine (du 10 au 15 mars dernier) a été suivi. Même s'il est affecté à un degré moindre, le secteur de l'énergie n'a pas été épargné par les conséquences de la crise politique qui sévit dans le pays. Des mouvements de grève ont été observés dans certaines zones pétrolières dans le sud du pays, ainsi qu'au niveau des ports pétroliers. Côté investissements étrangers, des opérateurs internationaux ont réduit leur activité dans les pays, et ceux qui envisagent de tisser des partenariats avec des opérateurs nationaux réfléchissent à deux fois avant de se décider. C'est le cas de plusieurs exposants rencontrés au salon du bâtiment, matériaux de construction et des travaux publics (BATIMATEC). «Même si le marché algérien reste très attractif, l'idée de venir s'y établir et monter une usine n'est pas le meilleur des choix en cette conjoncture», a déclaré un exposant européen, spécialisé dans la fabrication des accessoires pour menuiserie aluminium et PVC qui fournit à des producteurs algériens.