Les protestataires affirment avoir travaillé dans des conditions infernales depuis l'installation de cette responsable à la tête de la Direction de la santé à Bouira. Les fonctionnaires de la Direction de la santé et de la population (DSP) de Bouira sortent de leur silence. Ils ont observé un sit-in de protestation, hier au niveau de la Direction, pour dénoncer ce qu'ils qualifient d'«agissements irresponsables» de la première responsable du secteur. Les protestataires affirment avoir travaillé dans des conditions infernales depuis l'installation de cette responsable à la tête de la Direction de la santé à Bouira. «Nous lui avons remis une plate-forme de revendications, elle nous a répondu par écrit et aucun point n'a été accepté. Elle n'a pas voulu nous recevoir en tant que section du Snapap pour discuter des problèmes des travailleurs. Elle n'en fait qu'à sa tête. Elle ne reconnaît pas les syndicats», a déclaré un fonctionnaire. Les protestataires parlent de pression, d'humiliation, de hogra et de favoritisme. «Si tout allait bien dans notre travail, nous ne serions pas aujourd'hui ici à protester. Nous sommes tous malades à cause de la pression qu'elle exerce sur nous. Il y a des fonctionnaires à la Direction qui sont promus au rang de chefs de bureau parce qu'ils sont proches de la directrice», poursuit une employée. «Nous sommes ici au nom des fonctionnaires, pas du syndicat. Nous allons poursuivre notre mouvement jusqu'au bout. Cela ne fait que commencer», affirme un autre protestataire. Les fonctionnaires réclament surtout le départ de cette responsable qui, affirment-ils, «ignore tout ce qui se passe dans le secteur de la santé. Des responsables de la wilaya ne cessent de la gratifier et disent qu'elle a redressé le secteur. C'est faux ! Vous n'avez qu'à vous rendre à n'importe quel EPH de la wilaya pour vous rendre compte qu'elle n'a rien fait depuis son arrivée dans cette wilaya», soutient un autre employé. Ainsi, dans une déclaration remise à la presse, les protestataires accusent la directrice de la santé de plusieurs dépassements, notamment dans la gestion du personnel de la DSP. La liste des reproches est longue. Les protestataires la tiennent pour responsable de l'éviction du chef des ressources humaines, désigné officiellement à ce poste, mais qui a été placé par la DSP en congé d'office. La gestion du service en question a été confiée à un stagiaire affecté de l'EHS de Sour El-Ghozlane, selon la déclaration des employés. Des fonctionnaires en congé maladie étaient destinataires de questionnaires, de mises à pied sans aucun préavis ; il est donné toute liberté à un agent d'agir à sa guise, allant jusqu'à usurper la qualité de chef de service et recevoir les citoyens sans qu'il ne soit rappelé à l'ordre ou sanctionné, sans oublier le placement des employés en pré-emploi dans des postes clés et sensibles de la Direction de la santé, l'utilisation des véhicules de service à des fins personnelles, sont autant d'accusations évoquées par le personnel. Outre les dépassements à l'encontre des fonctionnaires, la première responsable du secteur de la santé est pointée du doigt également pour avoir délaissé les projets du secteur. Les protestataires affirment qu'aucune visite d'inspection sur le terrain pour s'enquérir de l'avancement des projets du secteur n'a été effectuée, d'où le retard que connaissent plusieurs projets. De son côté, la Directrice de la santé a tenu à souligner qu'elle ignorait tout de ce mouvement de protestation et de la déclaration des fonctionnaires. Elle a indiqué n'avoir reçu aucun préavis pour cette action et aucune revendication ne lui a été donnée par les syndicats. «Je n'ai rien reçu de la part des fonctionnaires. Il y a deux sections syndicales, Ugta et Snapap. Je travaille avec les syndicats et non avec des mouvements qui se font en dehors des organisations syndicales», a-t-elle déclaré.