Lors de cette réunion qui se tiendra au Palais de la nation à Alger, les parlementaires seront, notamment, tenus d'activer l'application de l'article 102 de la Constitution. Le Parlement siégeant en chambres réunies (Conseil de la nation et APN) se réunira demain, en vue de prendre acte de la déclaration du Conseil constitutionnel, constatant la vacance définitive du poste du président de la République. Lors de cette réunion qui se tiendra au Palais de la nation à Alger, les parlementaires seront, notamment, tenus d'activer l'application de l'article 102 de la Constitution. C'est-à-dire, le très contesté Abdelkader Bensalah, assumera de facto la charge de Chef de l'Etat pour une durée de 90 jours au maximum. La Commission parlementaire mixte chargée de l'élaboration du règlement du déroulement des travaux de cette réunion s'est réunie hier, sous la présidence du doyen d'âge, Salah Goudjil. Cependant, l'opposition a clairement menacé de boycotter la séance du Parlement. Ils estiment entre autres, que si «les Algériens appellent au départ de Bedoui, Bensalah et Bouchareb, cela signifie qu'ils ne reconnaissent pas le Parlement». En d'autres termes, leur présence à cette séance signifie qu'ils cautionnent et acceptent que l'APN soit présidée par Bouchareb, et que Bensalah soit chef de l'Etat par intérim. «Si le peuple les refuse, eux et Bedoui avec son gouvernement, cela veut dire qu'ils sont tous illégitimes», nous a-t-on dit. Pour d'autres, cette réunion n'est tout autre qu'un conclave au terme duquel les deux chambres désigneront, selon la Constitution, Abdelkader Bensalah, comme Président intérimaire à la tête de l'Etat. Une démarche constitutionnelle qualifiée de «non évènement» par des partis de l'opposition. Ces derniers continuent à exiger le départ de toutes les figures et les symboles du système politique en place, suivant les revendications du peuple. L'opposition parlementaire boycotte Le parti de Djabellah, le FJD, a confirmé sa non participation à cette séance, par la voix de son député, Lakhder Benkhelaf. «Suivant les article 7 et 8 de la constitution, stipulant que le peuple est la source de tout pouvoir, et que le pouvoir constituant appartient au peuple, et comme les Algériens revendiquent le départ de Bouchareb et de Bensalah, ceci veut dire qu'ils n'ont aucune légitimité». Le parti des travailleurs (PT) a estimé pour sa part, que «la réunion du Parlement de cette semaine est une provocation». «C'est un coup de force contre la volonté et la souveraineté populaires, et contre le changement du système politique en place réclamé par le peuple», a dénoncé Ramdane Taâzibt du PT. Le député-démissionnaire a expliqué qu'ils n'assisteront pas à cette réunion, vu que les députés du PT ont démissionné de leur poste. «C'est une rupture irréversible avec cette institution, pour justement ne pas cautionner par notre présence, ce coup de force». Le FFS a également affirmé qu'il boycotte. Dans un communiqué rendu publique hier, le premier secrétaire du parti, Hakim Belahcel, «dénonce la convocation des deux chambres du parlement illégitime et impopulaire pour le mardi 09 Avril 2019, par un pouvoir autiste qui n'entend pas la voix du Peuple, dans une vaine tentative de reconduire les responsables du régime, afin de le pérenniser, de le renforcer et de le consolider», tandis que le RCD et le HMS réuniront leurs instances respectives aujourd'hui, pour décider d'assister ou non à cette séance. De son côté, le FLN sera présent à cette séance du parlement. «La réunion des deux chambres parlementaires ce mardi est certes formelle, mais nous allons y assister», a indiqué Saïd Lakhdari. Réagissant au boycott annoncé de certains partis de l'opposition, notre interlocuteur a expliqué que leur absence importe peu, vu que le quorum sera atteint. Ce qu'a confirmé l'experte en droit constitutionnel, Fatiha Benabbou. Cette dernière assure qu'après l'amendement de la Constitution de 2016, «les députés sont obligés d'assister à cette réunion». Elle a expliqué aussi que «leur absence n'aura aucune incidence sur le déroulement de la session, car elle sera basée sur le quorum, comme les députés issus de l'alliance seront présents».