La désignation d'Abdelkader Bensalah comme chef de l'Etat par intérim ne fait qu'attiser colère et mécontentement populaires. La répression dont ont fait l'objet les étudiants et d'autres manifestants, ces deux derniers jours à Alger, n'ont fait qu'éclaircir les choses quant à la volonté du système en place. À Bouira, la rue s'est exprimée. Elle réitère ses revendications. Les milliers de personnes qui ont battu le pavé hier, ont refusé à l'unisson le maintien de l'ex-président du sénat à la tête de l'Etat. Les slogans scandés et les banderoles brandies par les marcheurs étaient clairs : Tayeb Belaïz, Nordine Bedoui, Abdelkader Bensalah et les autres personnalités qui incarnent le système politique en place sont indésirables. «Nous exigeons le départ de toutes les figures du système, à commencer par Abdelkader Bensalah. Nous n'avons pas fait toute cette contestation populaire pour qu'il devienne chef de l'Etat. Il est un enfant de ce système. Si nous croyons à ce qu'il a déclaré dans son discours à la nation, ce sera un aveu d'échec et de défaite de notre part. C'est pourquoi nous allons continuer à manifester jusqu'à ce qu'ils partent tous», a déclaré un manifestant. Ainsi, la journée d'hier a été marquée par la poursuite de la grève générale qui a paralysé tous les secteurs et ce, pour la quatrième journée consécutive. De plus, le mouvement de contestation commence à s'organiser. Des rencontres de jeunes et de militants ont lieu au niveau de l'Esplanade, ces derniers jours. Les jeunes tentent d'encadrer la marche du vendredi, qui doit être une manifestation organisée. Plusieurs intervenants, lors de ces rencontres, ont insisté sur la nécessité de choisir les slogans, et de fixer l'itinéraire de la marche. Pour mieux informer le grand public, un communiqué a été tiré, et il sera affiché partout à Bouira.