Quelques dizaines de manifestants ont dénoncé à Tripoli, ce qu'ils ont qualifié de soutien de la France au maréchal Haftar, dont les hommes mènent une offensive contre la capitale libyenne. Vêtus de gilets jaunes, en référence au mouvement social qui agite la France depuis des mois, des manifestants ont protesté le 16 avril dans les rues de Tripoli, en Libye, contre la politique de la France vis-à-vis de leur pays. En cause, le soutien de Paris au maréchal Haftar qui peut, selon eux, être considéré «comme une déclaration de guerre» à la Libye. «La France doit cesser de soutenir le rebelle Haftar en Libye», «la France fournit des armes aux rebelles pour le pétrole», pouvait-on notamment, lire en français sur des pancartes brandies par les manifestants. Rassemblés sur la place d'Alger, au cœur de la capitale, les manifestants ont appelé à rompre les relations diplomatiques avec les pays qui «appuient l'agression», en référence à l'offensive du maréchal Haftar. De violents combats opposent depuis le 4 avril, en banlieue sud de Tripoli, les forces du Gouvernement de concorde nationale, GNA, reconnu par la communauté internationale, à l'Armée nationale libyenne, ANL autoproclamée du maréchal Haftar, qui veut s'emparer de la capitale, siège du GNA. Considérée comme un des appuis du maréchal Khalifa Haftar, au même titre que l'Egypte ou les Emirats arabes unis, la France a, cependant, démenti avoir soutenu son offensive sur Tripoli. Le 8 avril, une source diplomatique française avait indiqué que Paris n'avait aucun «plan caché» pour mettre au pouvoir Haftar, auquel elle «ne reconnaîtra aucune légitimité», s'il prenait le contrôle de Tripoli par les armes. Cependant, les partisans du GNA accusent Paris de bloquer notamment, des résolutions condamnant l'offensive au Conseil de sécurité de l'ONU ou à l'Union européenne. «Il y a des divergences dans la position européenne, en raison du différend entre la France et l'Italie (sur la Libye)», a déclaré le 15 avril, le ministre des Affaires étrangères du GNA, Mohamad Tahar Siala, alors que Rome affiche clairement son soutien au GNA. La France est accusée par Tripoli de relayer la rhétorique de l'ANL, qui justifie son attaque par le fait qu'elle cherche à combattre les «terroristes» à Tripoli, selon une source gouvernementale à Tripoli qui a requis l'anonymat. En 2016, la France avait dû annoncer la mort de trois de ses militaires dans un accident d'hélicoptère en Libye, où ils menaient une mission de renseignement auprès des forces du maréchal Haftar.