Malgré la démission de Tayeb Belaïz de la tête du Conseil constitutionnel, et son remplacement par Kamel Fenniche, la société civile a poursuivi la mobilisation populaire à l'occasion du 9e vendredi de marche pacifique à travers les communes de la wilaya. En effet, le départ de Tayeb Belaïz ne satisfait en rien les revendications des manifestants. «On vous le dit, on veut un changement radical, on exige le départ des deux ‘‘B'' restants, en l'occurrence Bensalah et Bedoui», tels étaient les slogans des manifestants de la population de la wilaya de Chlef hier, dans une marche pacifique pour le 9e vendredi de suite. Ce neuvième vendredi de mobilisation citoyenne contre le pouvoir, le deuxième depuis la désignation d'Abdelkader Bensalah comme chef de l'Etat par intérim et le premier après la démission du président du conseil constitutionnel la semaine dernière, a davantage poussé vers des manifestations pacifiques pour demander le départ de tout le système, mais aussi l'ouverture de procès pour juger les barons de la corruption. La principale revendication est désormais le départ de Noureddine Bensalah de la présidence de l'Etat et également dégager Bedoui du gouvernement. Les manifestants ont appelé au «jugement de ceux qui ont volé le pays et leur exclusion du champ politique», à l'application «immédiate» des articles 7 et 8 de la Constitution, et à la formation d'une présidence collégiale représentée par des personnalités nationales «consensuelles», outre le remplacement de l'actuel gouvernement par un gouvernement de transition. Les Chélifiens ont dit leur «opposition» à l'organisation des élections présidentielles, prévues le 04 juillet, et appelé à la mise en œuvre d'une phase de transition conduite par des personnalités «neutres» et «crédibles». «La nomination de Kamel Fenniche a surpris les manifestants». «On s'attendait à nommer une personnalité nationale et consensuelle à la tête du Conseil constitutionnel, mais hélas ça n'a pas été le cas», a déclaré un avocat parmi les manifestants, considérant que le chemin reste encore long pour atteindre l'ensemble des objectifs. Les manifestants, munis de banderoles, pour appeler au «changement radical de l'actuel système politique» et «le départ de ses symboles», dont les 2 B (Abdelkader Bensalah, chef de l'Etat, et Noureddine Bedoui, Premier ministre). Les manifestants ont également scandé des slogans exprimant leur attachement à l'unité nationale et réaffirmant que «la souveraineté appartient exclusivement au peuple». A l'instar des précédents vendredis, les manifestants ont afflué vers la placette de l'esplanade du centre-ville de Chlef, lieu privilégié de regroupement des manifestants pour ensuite se diriger vers le siège de la wilaya et ce depuis la première marche du 22 février dernier. Les manifestations se sont ébranlées par la suite pour sillonner les grands boulevards de la ville de Chlef dans un climat serein et en présence d'un dispositif sécuritaire renforcé pour la circonstance.