Hier, la manifestation pacifique a marqué son 10e rendez-vous de contestation. Depuis le 22 février écoulé, la journée du vendredi est devenue le rendez-vous des manifestations contre le système politique en place. Malgré l'acquis de plusieurs revendications, les manifestants ne baissent pas les bras et réclament la revendication principale, à savoir le départ de tous les hommes et symboles du système. Pour ce 10e vendredi, des centaines de milliers de Chélifiens, hommes, femmes et enfants ont pris part à cette marche pacifique pour réitérer les revendications du peuple concernant le changement et surtout instaurer la deuxième République dans le cadre du respect de la démocratie. Dans les principales artères de Chlef où le dispositif sécuritaire a été renforcé pour la circonstance, les manifestants ont appelé à «une transition sans les 2 B (Bensalah et Bedoui)» et ont rejeté «une élection présidentielle supervisée par Bedoui», lit-on sur les banderoles et pancartes brandies par les manifestants qui ont également exigé «le départ immédiat de Abdelkader Bensalah» et appelé à «la lutte contre la corruption». Ils ont aussi revendiqué la mise en place d'une période de transition qui sera assurée par des «personnalités nationales non impliquées dans la gestion du pays», réitérant le slogan habituel «Djeich, chaâb khaoua khaoua». Les Chélifiens demandent le départ des commanditaires, ceux qui ont facilité la corruption, bafoué les lois et qui, enfin, ont permis à l'argent sale d'émerger partout, y compris dans la politique. «Ce sont en définitive ces commanditaires qui doivent répondre les premiers de leurs actes», clament les étudiants. Les appels à la mobilisation lancés sur les réseaux sociaux continuent de centrer le débat autour de la nécessité de réaffirmer la première revendication qui est celle du départ de tous les hommes du système. La population chélifienne a réaffirmé une nouvelle fois son attachement à la première revendication du Hirak populaire, à savoir le départ du système et la mise en place d'une véritable transition démocratique. Les manifestants qui brandissaient différentes pancartes antisystème ont tenu à dénoncer le maintien du plan initial prôné par le pouvoir, pourtant rejeté à plusieurs reprises par les manifestants dans la rue. La mobilisation populaire n'a pas faibli pour le 10e vendredi consécutif de contestation, même après le limogeage de symboles du régime Bouteflika et les incarcérations dans des affaires de corruption présumée. En effet, après dix vendredis de mobilisation, le mouvement populaire contre le régime en place ne semble montrer aucun signe d'essoufflement. Les Chélifiens n'entendent pas baisser la garde en ce dixième vendredi de suite malgré les limogeages, les convocations judiciaires et poursuites annoncées contre des caciques du régime et le placement en détention provisoire de riches hommes d'affaires. «Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout pour l'instauration de l'Etat de droit et le respect de la démocratie», clament les manifestants. Cette manifestation s'est terminée devant le siège de la wilaya comme toujours. Cette marche s'est déroulée dans de bonnes conditions et sans le moindre dépassement.