De nombreux parents d'élèves de la wilaya d'Oran ont fait part de leur exaspération devant la persistance de la grève initiée par le collectif autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique. "Nos enfants n'ont rien à voir avec le bras de fer opposant le syndicat et le ministère de l'Education. Ils veulent reprendre rapidement les cours pour ne pas voir leur scolarité perturbée", indique une mère dont le fils fréquente la classe de la 2ème année d'un lycée de la zone Est d'Oran. Ce sentiment est partagé aussi bien par les parents que par les élèves qui se disent "pris en otage dans un conflit qui les dépasse". Les plus anxieux sont les lycéens qui préparent les épreuves du Bac de la session 2014. "Nous essayons de nous organiser entre camarades de classe pour préparer collectivement les cours que nous ratons chaque jour. Mais cela reste insuffisant", déplore Chakib, un élève en classe de mathématiques. Nora, une autre élève en terminale, avoue que ses parents se trouvent contraints de lui "payer" des cours de soutien, "une charge supplémentaire pour le budget familial", dit-elle. Que soit à Aïn Temouchent, Sidi Bel-Abbès, Tlemcen ou à Mascara, parents et élèves se disent inquiets devant la poursuite de ce débrayage dont les conséquences risquent d'être lourdes. Nombreux sont les personnes sondées qui ont fait part de leur déception face à l'inertie des associations de parents d'élèves qui restent dans l'expectative. Pour l'heure, aucun signe d'un prochain dénouement n'est en vue. L'administration et le syndicat se livrent à une "bataille des chiffres" lorsque les données sont mises à la portée de la presse. Des responsables de Directions de l'Education se confinent dans le silence et demeurent injoignables, alors que les représentants syndicaux redoublent d'efforts pour médiatiser leurs propres chiffres. Le taux de suivi de la grève est diversement perçu dans plusieurs wilayas de l'Ouest. L'écart est grand entre les données communiquées par l'administration et celles du syndicat. A Tissemsilt, le Cnapest affirme que 49,2 % des enseignants du secondaire sont en grève, alors que l'administration avance un taux de 27, 28%. Même constat à Tlemcen, où le syndicat parle d'un taux de suivi de 89 % dans le secondaire contre 39,52 %, chiffre communiqué par la Direction de l'Education. A Mostaganem, le Cnapest évoque un taux de 30%, alors que l'administration n'a recensé que 1,22 % de personnels en grève. C'est également le cas à Aïn Temouchent, où les taux avancés de part et d'autre se rapprochent : 74 % pour le Cnapest et 49,45 pour l'administration.