S'il y a une corporation dont l'engagement contre le système ne faiblit pas, c'est bien les étudiants. Depuis le 22 février, date du début du mouvement populaire,d'abord contre le 5e mandat et ensuite contre le système, les étudiants restent fidèles à leur «mardi révolutionnaire». Hier donc, comme à l'accoutumée, les étudiants de l'université Abderrahmane Mira ont battu le pavé afin de réaffirmer leur détermination à aller jusqu'à la satisfaction de leur principale revendication, à savoir le départ du système dans sa globalité. De tendances politiques diverses, mais soudées autour de leur seul mot d'ordre, les étudiants constitués en carrés, ont entamé leur marche depuis le campus de Targa Ouzemour en scandant des mots d'ordre chers au mouvement citoyen comme : «ulac smah smah !». De larges banderoles déployées par les étudiants appellent le système de dégager. Arrivés sur le boulevard, des slogans défavorables à Gaid Salah et au Chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, fusent de la procession. «Non à la justice militaire !», hurlent les manifestants en brandissant des pancartes sur lesquelles les noms du vice-ministre de la Défense nationale et du chef de l'Etat intérimaire apparaissent au dessus d'un «Dégagez !» bien mis en évidence. «La mafia politico-financière, comme l'avait si bien nommée le regretté Mohamed Boudiaf, a ruiné le pays. Elle a plongé l'Algérie dans l'inconnu. Le départ du système ne saurait donc, être juste s'il n'est pas accompagné par le jugement de tous ces responsables qui ont pillé le pays», nous lancent quelques étudiants. Une heure après avoir parcouru les trois kilomètres séparant l'université du quartier Nacéria, les manifestants rejoints par des citoyens, ont marqué un sit-in sur la place de la Liberté de la presse Saïd Mekbel pour déployer l'emblème national et reprendre tous les mots d'ordre chers au mouvement populaire à l'image de : «vous avez pillé le pays, bande de voleurs !», «c'est notre pays, on est libre de faire ce que bon nous semble !» ou encore : «pouvoir assassin !». Les manifestants se sont dispersés par la suite dans le calme.