« Le P/APC nous a promis de prendre en charge nos préoccupations mais rien n'a été fait. Nous demandons au wali d'ouvrir une enquête concernant les œuvres sociales qui sont gelées depuis l'année 2014. Nous réclamons nos droits les plus légitimes » La ville de Chlef sombre depuis deux jours sous un décor malsain engendré par des tonnes de déchets ménagers qui s'entassent sur les trottoirs, suite à la grève enclenchée par les éboueurs. Ces derniers dénoncent les agissements de l'administration des œuvres sociales qui n'a pas respecté ses engagements concernant le versement les primes des travailleurs depuis 5 ans. Ils réclament l'amélioration de leurs conditions de travail et sociales à savoir l'acquisition d'une tenue pour les ouvriers, un nouveau matériel roulant et une couverture sanitaire pour ces derniers qui travaillent dans des conditions alarmantes. « Le P/APC nous a promis de prendre en charge nos préoccupations mais rien n'a été fait. Nous demandons au wali d'ouvrir une enquête concernant les œuvres sociales qui sont gelées depuis l'année 2014. Nous réclamons nos droits les plus légitimes », déclarent les éboueurs. Franchement, c'est de la hogra», a déclaré, hier, le chauffeur d'un camion benne à ordures. «Notre salaire accuse toujours des retards. Une situation qui perdure depuis cinq ans», a précisé un éboueur, père de quatre enfants. Et d'ajouter : «Les éboueurs vivent dans des conditions socioprofessionnelles difficiles, pour ne pas dire dramatiques. Ils ne perçoivent pas leurs salaires dans les délais.» Hier, au niveau du parc de l'entreprise où se sont rassemblés de nombreux grévistes, des employés ont dressé une liste de revendications qui tournent essentiellement autour de «l'amélioration des conditions de travail, le versement des salaires à date fixe et le renouvellement de la commission des œuvres sociales». De son côté le maire de Chlef Hassen Delihar, a fait savoir que le problème se posait au niveau de l'ancienne et la nouvelle commission concernant la passation de consigne. « Nous avons convoqué les deux commissions au niveau du parc communale et il a fallu l'intervention des vice-présidents et le maire pour qu'elles se mettent d'accord pour signer le fameux rapport de la passation de consignes. De notre part nous avons débloqué un montant de 3 milliards de centimes au profit de la nouvelle commission des œuvres sociales afin de verser les primes aux éboueurs ». Dans les quartiers, et face à la multiplication des déchets ménagers, des odeurs et des rats qui prolifèrent, des habitants n'hésitent pas à mettre le feu aux poubelles à même le trottoir. "C'est dégueulasse, et ça pue !" La ville offre un spectacle affligeant et répugnant suite à une grève déclenchée par les éboueurs. Un front uni de commerçants, et riverains s'exaspère de la grève des éboueurs, qui "salit l'image" du chef lieu de wilaya. La ville croule sous les déchets depuis deux jours seulement : la chaussée déborde de sacs-poubelles éventrés. La collecte des déchets ménagers est donc suspendue. Aucun camion-poubelle ne sort des dépôts. Les ordures commencent donc à s'agglutiner sur les trottoirs de la ville. Une situation qui a tendance à exaspérer les habitants. Décharges sauvages, odeurs nauséabondes… "C'est sale, ça sent mauvais, c'est honteux", lance une riveraine de l'avenue Ben Badis qui regarde les tas d'ordures avec dédain. La situation est très sérieuse, fort inquiétante, car les déchets qui sont entassés ici et là sont autant de facteurs d'insalubrité qui aujourd'hui exercent un impact négatif sur l'ensemble de la population de Chlef, et comme on le sait, ces déchets, saletés et détritus, quand ils sont mal gérés, entraînent une dégradation du cadre de vie des populations et peuvent transformer l'environnement en un espace épidémiogène.