Victoire rime avec intérêts, magouilles et tricheries. Il est loin le temps du spectacle où les athlètes jouaient et couraient pour le plaisir de faire du sport. De nos jours, c'est après les titres, les exploits et les gros chèques que l'on assiste, ce n'est plus un secret, la professionnalisation du sport a à la fois permis son essor, et au fil du temps, mis de côté une grande partie de ses valeurs. Ce qui se passe au sein de notre football en est une parfaite illustration. Bien naïf celui qui pense encore que lorsqu'une équipe gagne ou que son joueur marque des buts et lève les bras au ciel, ils le font uniquement parce qu'ils viennent de réaliser une grande performance. Victoire rime avec intérêts, magouilles et tricheries. Une image désolante de notre foot à laquelle nous avons assisté récemment au sein de certains de nos stades et lors de cette ligne droite du championnat qui a vu l'USM Alger remporter le titre de champion d'Algérie. Des déclarations par-ci, des réactions par-là qui font peur, et ne font qu'enfoncer ces valeurs du sport et de l'olympisme prônées par Pierre de Coubertin. Le sport a pris un sérieux coup. Les transferts de joueurs exorbitants existaient avant, le trafic de rencontres aussi et notre pays n'est pas le seul. Abdelkader Driff avait un jour déclaré : «Le football algérien n'est plus ce qu'il était, son charme a disparu avec l'argent». Outre-Méditerranée, on parle de «money-time» au sujet de la gestion des fins d'années et de matchs. L'expression est restée dans le langage courant des sportifs. Même les Jeux Olympiques, l'événement sportif suprême, sont quelque peu malmenés par le merchandising depuis les JO d'Atlanta (1994). En vérité, le sport algérien souffre d'un manque de règles, d'attention et de considération absolus, en mesure de lui donner son véritable caractère. Ecartons le football qui bénéficie de tous les avantages financiers au détriment d'une montée en puissance certaine des autres sports. Le football et les autres… Cela dit et à ce rythme, un recul de la performance n'est pas à écarter. Le sujet de cet article, en revanche, va en direction du football mais aussi vers d'autres disciplines qui suivent impérativement cette descente aux enfers dont on oublie le plus souvent l'existence. Elles seront même gênantes selon des sources généralement bien informées. Au lieu de songer à créer des clubs professionnels avec une forte demande en matière d'infrastructures et de matériels appropriés avec ce qui les entourent, le débat est plutôt dirigé vers les magouilles et tromperies qui gangrènent ce sport malade de ses hommes. Ces ingrédients empêchent notre sport de s'épanouir, ce qui envoie la performance aux calendes grecques. Depuis, les médias se plaisent à créer cette zizanie qui n'en finit pas de discréditer notre football. Les repères ne sont déjà plus les mêmes. De l'autre côté, plus d'une quarantaine de fédérations sportives signalées sur la liste de celles affiliées à leurs structures internationales respectives. Bon nombre d'entre elles, reconnues par le CIO comme étant olympiques, d'autres non olympiques sont estimées à un degré plutôt moindre. L'ex-RDA et la Chine investissaient sur des pratiques porteuses de médailles en écartant d'autres… coûteuses, un moyen d'avancer vers le haut niveau, ce que les nôtre évitent de faire. Des pratiques sportives à l'image du rugby et du triathlon, du golf, des sports de combat, des échecs, du power lifting, du badminton, du rafle et du billard etc… semblent être coûteuses pour l'Etat. Même si elles nécessitent beaucoup de moyens, elles sont très à la hauteur sur le plan des résultats. Le choix et le temps de garder certaines disciplines sont arrivés. Mais lorsqu'il s'agit de les mettre au même titre que les autres… le dos leur est tourné. Les cas du triathlon et du karaté qui n'ont reçu aucun soutien alors qu'ils en avaient besoin en sont une parfaite illustration. Ils méritent donc plus de considération, d'argent et de moyens en mesure de les voir se propulser davantage sur le plan mondial. Pour revenir à notre football, une lessive et un plan de redressement s'imposent, la situation actuelle (n'en déplaise aux détracteurs) est plus que désastreuse, la structure fédérale et la ligue nationale de football ont du pain sur la planche. La gestion du sport roi ne se limite pas à l'organisation de compétitions, elle devra s'étendre à la formation des arbitres, des coachs et à l'éthique sportive. Il suffit juste de mettre les moyens humains et matériels nécessaires pour que cela se réalise.