Face au Brexit, Theresa May a fini par s'incliner. À court d'idées pour éviter le «no deal» tant redouté par les milieux économiques et usée par les négociations, la Première ministre britannique a quitté officiellement ses fonctions hier, soit quinze jours après avoir annoncé sa démission. Aucun événement majeur ne marquera son départ. Depuis sa nomination au 10 Downing Street en juillet 2016, Theresa May avait la lourde tâche de mettre en place un accord de sortie de l'Union européenne (UE), tout en prenant soin de ne pas diviser les Britanniques. À l'époque, 52 % avaient voté en faveur de ce divorce historique. Mais son accord négocié pendant de longs mois avec Bruxelles et censé organiser une sortie en douceur de l'UE, a été rejeté à trois reprises par les députés britanniques. Theresa May restera en fonction jusqu'à la désignation du son successeur par les tories, d'ici la fin juillet. Le poste de Premier ministre incombe au chef du parti qui réunit une majorité au Parlement. Au cours des prochaines semaines, elle «continuera à travailler pour les gens de ce pays. Quant au Brexit, la Première ministre a indiqué que ce ne serait pas à elle de faire avancer ce processus, mais à son successeur», a relevé jeudi son porte-parole. Le prochain chef de l'exécutif britannique aura la charge de remettre le Brexit sur les rails, soit en renégociant un nouvel accord avec Bruxelles, soit en optant pour une sortie sans accord, deux scénarios qui sont d'ores et déjà au cœur de la course à sa succession. Parmi les onze candidats en lice, le député conservateur Boris Johnson, ancien maire de Londres, ancien ministre des Affaires étrangères et champion des Brexiters, fait figure de favori.