L'offre du dialogue inclusif proposé par Bensalah, le chef de l'Etat dont l'intérim vient d'être prolongé par le conseil constitutionnel, a été largement rejeté par le peuple, sorti massivement dans les rues de Boumerdès pour ce 16e vendredi de révolution populaire contre le système. «Les tenants du pouvoir en place s'attendaient à l'affaiblissement du mouvement populaire durant le mois sacré du Ramadhan et ils le font encore en cette période de fête de l'Aid. La détermination populaire reste malgré tout intacte et le peuple ne veut plus creuser sa tombe en rentrant à la maison alors que nous apprêtons à fêter la victoire», lance Sofiane, un militant qui profite de l'occasion pour appeler à la libération des détenus politiques, d'opinions et les opprimés de ce pouvoir. Notre interlocuteur qui a brandi une pancarte sur laquelle est inscrit : «pour une transition démocratique» cite les noms de Mohamed Baba Nedjar et Hadj Ghermoul, premier a avoir dénoncé le 5e mandat de l'ex-président déchu Abdelaziz Bouteflika. Les rues de l'ex-rocher noir ont résonné aux chants patriotiques et slogans hostiles aux tenants du pouvoir en place et les manifestants ont pris Bensalah pour cible avec : «Bensalah dégage, Bensalah tu nous représente pas !». Les manifestants ont appelé à une période de transition démocratique et mettent en garde ceux qui font peur aux Algériens qui aspirent pour une République démocratique et populaire. Gaid Salah a été pris, également, pour cible car selon les pancartes et les slogans de manifestants, le premier soldat du pays a trahi le mouvement populaire en misant sur les bandits qui voulaient organiser des élections présidentielles rejetées toute en oubliant de tenir à ses promesses d'actionner les articles 07 et 08 de la Constitution. Des milliers de citoyens se sont rassemblés sur le parvis de la Cour de justice de Boumerdès devenu depuis ces dernières semaines un haut lieu de contestation et de rassemblement populaire contre le système politique. Des citoyens sont sortis massivement, par ailleurs, dans plusieurs autres villes de Boumerdès, notamment à Naciria, Bordj Ménaeil, Dellys et Issers pour construire une nouvelle Algérie plurielle et démocratique.