Les menaces de certains groupes rebelles syriens à l'encontre de ceux qui dans l'opposition voudraient participer à la conférence de paix Genève 2 sont «révoltantes», a jugé hier le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. «Il est révoltant que certaines de ces organisations extrémistes, terroristes, qui luttent contre les forces gouvernementales en Syrie commencent à lancer des menaces, et ce n'est pas la première fois. Ces menaces sont adressées à ceux qui vont oser se rendre à la conférence de Genève proposée par la Russie et les Etats-Unis», a déclaré M. Lavrov. Une vingtaine d'importants groupes rebelles syriens proches d'Al-Qaïda et de l'ASL ont rejeté catégoriquement samedi, la conférence de paix dite «Genève 2». Ils ont menacé de juger pour «trahison» devant des tribunaux les éventuels participants à la conférence, laissant clairement entendre qu'ils seront exécutés. M. Lavrov a souligné que la Russie avait été l'objet de menaces de la part des rebelles syriens. «Ils ont averti que nos représentations diplomatiques, nos diplomates à l'étranger seraient des cibles légitimes», a-t-il dit. «Tout cela est révoltant, inacceptable, et tout cela est de la responsabilité de ceux qui financent et arment ces groupes d'opposition», a poursuivi le ministre. L'opposition syrienne, très divisée sur une éventuelle participation à cette conférence de paix déjà plusieurs fois reportée, doit se réunir le 9 novembre en Turquie. Elle réclame des garanties pour que la conférence aboutisse à un départ de Bachar Al Assad, ce que le pouvoir rejette catégoriquement. «Les pays ayant une influence sur l'opposition syrienne doivent entreprendre des mesures immédiates pour assurer la participation des anti-Assad à la conférence internationale Genève 2», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. «Nous estimons que la situation qui s'est créée autour de la conférence Genève 2 nécessite une intervention immédiate de la part des pays exerçant une influence sur l'opposition», a indiqué le chef de la diplomatie russe lors d'un point presse. Selon lui, on fait face aujourd'hui à «une montagne de problèmes» dus au fractionnement continu de l'opposition syrienne. L'Iran «prêt à aider tout effort pour ramener la stabilité» Le président iranien, Hassan Rohani, qui recevait dimanche l'émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a déclaré que «la République islamique d'Iran estime que poursuivre l'aide humanitaire, empêcher l'entrée des terroristes en Syrie, détruire les armes chimiques et expulser les groupes terroristes font partie des premiers pas pour établir une paix durable dans ce pays». L'Iran «est prêt à aider tout effort pour ramener la stabilité en Syrie, que ce soit à Genève 2 ou n'importe quel autre effort», a-t-il assuré. «L'avenir de la Syrie doit être défini par le vote des Syriens à l'occasion d'une élection libre où toutes les parties y participent», a-t-il rappelé. Le président iranien a cependant relevé que «les divisions au sein de l'opposition, la présence des groupes terroristes qui ne reconnaissent ni le gouvernement ni l'opposition, l'absence de vision commune parmi les voisins de la Syrie mais aussi les Occidentaux (...) représentent un grand problème dans les efforts pour établir la paix».