Le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a demandé à la commission des Nations unies des droits de l'homme d'«offrir aux Sahraouis une protection internationale», notamment après le lourd bilan des victimes enregistré dans les rangs des manifestants sahraouis dans les villes d'El Ayoun et Smara occupées lors de la visite de l'envoyé onusien au Sahara occidental Christopher Ross. Le président sahraoui a exprimé cette demande dans une lettre adressée à la commission des Nations unies et publiée par l'agence de presse sahraouie (SPS) dans laquelle il a indiqué que le grand nombre de victimes enregistré démontre l'intention «revancharde et belliqueuse de l'occupant marocain qui continue d'user de méthodes de répression et de terreur» dans les graves violations des droits humains sahraouis. Le président sahraoui a affirmé le besoin «urgent» d'un mécanisme onusien qui permette à la Minurso de protéger, de surveiller et de rendre compte des droits de l'homme au Sahara occidental, de lever le blocus imposé aux territoires sahraouis occupés, de retirer immédiatement les forces de répression marocaines, en uniformes ou en civil, qui s'y trouvent. M. Abdelaziz a ajouté en direction de la commissaire onusienne chargée des droits de l'homme Navi Pillay : «Nous demandons au Haut commissariat aux droits de l'homme d'intervenir pour accorder aux Sahraouis le droit légitime à l'expression, au regroupement, aux manifestations pacifiques, à l'accès libre à la Minurso, aux organisations des droits de l'homme, aux observateurs et aux journalistes indépendants». La communauté internationale ne peut permettre à un Etat d'occupation militaire d'incriminer et de juger des citoyens innocents dont le seul tort est de demander pacifiquement l'application de la Charte et des résolutions des Nations unies qui stipulent le droit des peuples colonisés à l'autodétermination et à l'indépendance à travers un référendum libre, juste et régulier», a-t-il précisé. L'intervention marocaine contre les manifestants s'est soldée par une centaine de blessés et la perquisition de 29 maisons, selon la lettre du président sahraoui. La ville de Dakhla assiégée La ville sahraouie occupée de Dakhla connaît «un état de siège inhumain» imposé depuis mardi dernier par les autorités d'occupation marocaines, a indiqué dimanche l'Agence de presse sahraouie (SPS). L'état de siège a été imposé suite à «des manifestations pacifiques» de citoyens sahraouis «solidaires avec les deux villes occupées d'Al Ayoun et de Smara», précise la même source, ajoutant que ces manifestations coïncidaient avec la visite de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross, dans les territoires occupés. «Les forces de sécurité marocaines ont été dépêchées à Dakhla. Elles ont isolé la ville et imposé un état de siège en s'adonnant à une répression sans précédant contre la population sahraouie», relève la SPS. Cette répression s'est traduite par une vaste opération d'arrestations parmi les jeunes sahraouis de cette ville occupée.