Dans le cadre des débats-conférences de l'Université de Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou (Ummto) organisé périodiquement depuis le début de la mobilisation populaire du 22 février dernier à ce jour, une pléiade de sociologues, des représentants de la Ligue des droits de l'homme, des spécialistes en économie et des politiciens continuent à animer des conférences au niveau des auditoriums de différents campus universitaires. Cette fois-ci, c'est le campus de Tamda qui a abrité, une rencontre pour débattre de l'état des lieux de la démocratie en Algérie et son rôle dans la sortie de crise que vit le pays depuis près de 04 mois qui a été animé par les docteurs en sociologie à savoir : Professeur. Mohand Akli Hadibi et Pr. Fatima Ouseddik. Cette dernière a estimé que le chemin de la liberté et le respect du choix du peuple restent la seule solution de la sortie de la crise que vit actuellement le pays. D'après elle, la démocratie est un enjeu très important dans l'édification d'une Algérie meilleure et prospère, ce qui a été revendiqué chaque vendredi par les milliers d'Algériens qui sortent dans la rue pour demander l'édification d'une Algérie libre et démocratique. Quelles sont les implications d'une telle revendication ? Comment se mobiliser pour se faire ravir de la démocratie ?S'es-elle interrogée. La même conférencière a indiqué que le peuple est la source du pouvoir et de toute légitimité de toutes formes de démocratie, comme stipule l'article 07 de la Constitution, mais il n'est pas appliqué sur le terrain. « La démocratie n'est pas les élections, mais la possibilité d'avoir un point de vue et d'avoir des institutions qui permettront d'y participer à la chose publique. Les Algériens sont majoritairement une population jeune et mûre sur le plan politique. Alors il faut l'impliquer dans la politique du pays pour participer au devenir de son pays ». Par ailleurs, elle s'est montrée satisfaite quant à l'implication des universitaires dans ce défi en accompagnant la société dans la nécessité de mettre du contenu et le sens derrière des mots scandés par le peuple depuis le début de la mobilisation. Je cite, dira-t-elle, « Khaoua, khaoua », « Dzaïr Houra Démocratia » ou bien « l'Algérie est une République et non pas une caserne ». Quel est le sens de ces slogans et les implications pour le fonctionnement de la société ? Il est temps de définir la démocratie dans notre pays et comment ce mouvement s'inscrit dans une revendication démocratique. « Je suis très contente à ce que l'université retrouve ses fonction, puisque cette institution a perdu son rôle et tente de le récupérer en lui donnant la possibilité de réfléchir sur la société et de partager ses enseignements sur la société avec le public qui est les étudiants. Ce genre de conférences nous amène à réfléchir sur ce qui se passe dans notre pays. De son côté, Pr Med Akli Hadibi a plaidé à ce que la meilleure solution de réconcilier les Algériens avec le serment du 1er novembre 1954 et du Congrès de la Soummam c'est de régler les problèmes de l'indépendance et les questions restées en suspens depuis l'indépendance. Cela nous interpelle, rajoute t-il, à bien réfléchir et trouver les voix qui permettra à la société de se réaliser en fonction des appartenances qu'elles soient majoritaires ou bien minoritaires. Selon lui, ce sont les sociétés qui donnent les réponses sur le devenir du pays. Tout en mettant l'accent sur la nécessité de mettre en équation le savoir et l'exercice du pouvoir pour qu'on puisse parler de la démocratie dans la vie publique du peuple, comme ce fut le cas dans les sociétés de grandes nations civilisés et les plus développées.