Dans le cadre du programme culturel «Italia culture mediterraneo» (L'Italie culture méditerranéenne), le Théâtre municipal d'Alger-Centre abritera mercredi prochain (14 novembre), à partir de 18h30, une représentation de la pièce Ali Bitchin. Pour l'amour d'une princesse, tiré du livre Ali Piccinin, un mortegiano pascia di algeri de Riccardo Nicolaï. Adaptée du livre de Riccardo Nicolaï publié en 2015 et dont une traduction en langu française par la maison d'édition algérienne Koukou est parue en 2017, la pièce raconte l'histoire d'un enfant italien, Aldino Piccinin, né à Massa Carrara, en Toscane, vers 1570, et enlevé à l'âge de 10 ans seulement par des pirates probablement pour être revendu comme esclave. Plus tard et grâce à son courage, il deviendra successivement sous le nom de Ali Bitchin corsaire, chef de la corporation des Raïs, grand amiral de la flotte navale d'Alger et enfin pacha. Jusqu'à aujourd'hui, la mosquée Ali-Betchine se dresse à la Basse-Casbah, à l'entrée de Bab-El-Oued. Son histoire, mise en scène par Alberto Nicolaï, est un témoignage des liens historiques et culturels qui existent entre les deux rives de la Méditerranée, particulièrement entre l'Algérie et l'Italie.L'adaptation théâtrale de cette histoire ayant des racines italiennes essaie de mettre en scène, non seulement des faits et des personnages, mais aussi l'atmosphère magique et enchantée, les sensations et l'esprit aventurier d'un «mortegiano» qui devient pacha. L'idée d'écrire le livre est venue à Riccardo Nicolaï après sa découverte d'une lettre envoyée par le prince de Massa, Alberico Malaspina à Ali Piccinin. «Je suis originaire du même village qu'Ali Piccinin, Mirteto, dans la ville de Massa, en Toscane. Un jour, j'ai trouvé une lettre que le prince de Massa, Alberico Malaspina, avait écrite à Ali Piccinin quand il avait été ravi par les corsaires barbaresques d'Alger. Cette lettre a suscité mon intérêt et ma curiosité et même ma solidarité», a expliqué Riccardo Nicolaï. Outre l'histoire de la régence d'Alger qui occupera une partie du livre, le lecteur trouvera également celle du royaume de Koukou en Kabylie. En effet, Ali Bitchin a épousé Lallahoum, fille d'Ahmed Belkadi. «Il s'agit d'une histoire vieille mais très actuelle. En plus, c'est une fable merveilleuse, un conte d'amour et d'aventures. Je me sens le protagoniste avec Ali Piccinin et Lallahoum, sa femme», ajoute l'écrivain italien. Pour demander la main de Lallahoum, le Raïs qui s'est converti à l'Islam a d'abord construit une mosquée à la Basse-Cabah vers 1622 et qui porte aujourd'hui son nom. «La mosquée a été construite avec le marbre des montagnes de ma terre (l'Italie)», précise l'auteur du livre. «Je participe émotionnellement aux aventures du petit Ali, de Lallahoum, du Raïs Feth Allah et de sa femme Lalla Nfissa qui lui donnèrent amour et sérénité au Bastion 23 où il a vécu ses premières années de vie algéroise», a encore fait remarquer l'écrivain italien. La traduction en langue française du livre de Riccardo Nicolaï a été réalisée par le traducteur algérien Karim Metref, établi en Italie. La représentation de la pièce Ali Bitchin. Pour l'amour d'une princesse, au Théâtre municipal d'Alger-Centre sera présentée par l'ambassade d'Italie en Algérie, l'Institut culturel italien d'Alger en collaboration avec le Théâtre municipal d'Alger. En 1813, Gioachino Rossini avait écrit l'opéra L'italiana in Algeri (L'Italienne à Alger). Les liens historiques entre l'Algérie et l'Italie sont vraiment très anciens. Kader B.