«Ali Bitchin. Pour l'amour d'une princesse», une pièce de théâtre sur le parcours singulier de Aldo Piccinin, un jeune esclave italien devenu gouverneur sous la Régence d'Alger au XVIe siècle, a été présentée mercredi à Alger, devant un public nombreux. Accueilli au Théâtre municipal d'Alger Centre, le spectacle, mis en scène par l'Italien, Alberto Nicolaï, sur un texte de Riccardo Nicolaï (son frère), a été monté par l'Institut culturel italien d'Alger, dans le cadre du programme culturel «Italia Culture Mediterraneo», destiné à «renforcer les échanges et l'amitié algéro-italiens». Pendant près d'une heure de temps, le spectacle raconte l'histoire réelle d'un jeune esclave italien, Aldo Piccinin, capturé au XVIe siècle à Massa (Toscane- centre ouest de l'Italie), par les Barbaresques, puis adopté par son maître, avant de se convertir à l'Islam sous le nom d'Ali Bitchin. Plusieurs tableaux d'échanges intenses ou de danses chorégraphiques, ont montré l'ascension fulgurante du jeune Ali qui va grimper très vite dans la hiérarchie des Janissaires, et devenir le «Lion des mers» régnant sur la Méditerranée. Follement amoureux de Lalla Lallahoum, la Princesse de Koukou qui dédaigne ses cadeaux somptuaires, Ali Bitchin construit une luxueuse mosquée dans la basse Casbah d'Alger pour gagner le cœur de la jeune fille au caractère trempé. Durant son parcours, Ali Bitchin, rendu par Tarik Bouarrara, verra son destin se croiser successivement avec, la mère naturelle, la mère adoptive, la princesse, l'épouse et la servante qui tentera de l'empoisonner, toutes, campées avec brio, par Meryem Medjkane, qui, dans différents accoutrements, a su varier son jeu et le ton de son propos en fonction des registres de personnages qu'elle a rendu. Le duo de comédiens s'est livré à un rythme soutenu, dans une succession de situations, comiques ou burlesques pour certaines, indépendantes les unes des autres, mais constituant les moments pertinents de la vie atypique de l'esclave, Aldo Piccinin, devenu Ali Bitchin, Gouverneur sous la Régence d'Alger. Sur un espace nu, le metteur en scène a préféré miser sur un éclairage minimaliste et la capacité des comédiens à porter un texte aussi exigent, à travers une occupation optimale de l'espace scénique et un jeu juste dans lequel Meryem Medjekane et Tarik Bouarrara ont brillé, faisant montre de toute l'étendue de leurs talents respectifs. En présence de représentants des missions diplomatiques italienne et britannique accréditées à Alger, le public, prenant part à une belle immersion dans l'histoire, a savouré tous les moments du spectacle dans la délectation. "Ravis de présenter notre travail à Alger devant ce public magnifique", a déclaré Alberto Nicolaï, avant que son frère Riccardo n'ajoute : «Nous avons monté ce spectacle en 2017 avec une quarantaine de personnages, pour l'adapter en 2018 à six seulement». La pièce de théâtre, «Ali Bitchin. Pour l'amour d'une princesse» a été montée en collaboration avec le Théâtre municipal d'Alger-Centre.