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«Le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle ne suffit pas à lui seul»
Entretien : Mohand Saïd Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) :
Publié dans Le Temps d'Algérie le 27 - 02 - 2009

Mohand Saïd Naït Abdelaziz nous dévoile dans cet entretien son point de vue sur la nouvelle stratégie de la promotion de l'emploi élaborée par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Le président de la CNPA plaide dans ce contexte pour une «seconde réforme» portant sur le système de financement de l'économie et des entreprises. «Si nous voulons booster le rythme de création d'entreprises et d'emploi, il faut revoir le système de financement des PME», confie-t-il.
Quelle est votre perception de la nouvelle stratégie d'emploi ? Quel est également votre point de vue sur les mesures de soutien accordées aux entreprises créatrices de postes de travail ?
Nous sommes partie prenante de ce nouveau dispositif portant sur l'aide à l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi. Nous connaissons le contenu de ce projet et nous l'avons pleinement appuyé. Il faut dire qu'il arrive à point nommé.
Etant donné que nous sommes des partenaires sociaux dans le cadre des négociations avec le gouvernement, nous nous sommes fixés comme objectif principal avec le ministère du Travail et dans le cadre également du pacte économique et social, la promotion de l'emploi.
Des efforts importants ont été entrepris pour créer des postes de travail par les entreprises, en dépit de certaines difficultés. Nous avons été associés pleinement à l'élaboration de ce dispositif, car il s'agit particulièrement du domaine de l'entreprise. Aujourd'hui, le projet est devenu quelque chose de palpable.
C'est la première fois que le ministère du Travail réussit à concrétiser un projet aussi important et à réduire les charges sociales des employeurs. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a cassé un tabou en procédant à la baisse de manière substantielle des cotisations sociales consenties par les entreprises créant des emplois.
Il nous faut ce type de facilitations et de mesures.
Certes, ce dispositif d'aide à l'insertion ne suffit pas à lui seul. Il faut bien d'autres instruments pour contribuer considérablement à l'essor des entreprises et par conséquent à créer des postes d'emploi. Il s'agit particulièrement du problème de financement des entreprises, notamment les PME. J'insiste sur ce point parce que les petites et moyennes entreprises sont le fer de lance de l'économie et représentent un secteur générateur d'emploi.
C'est aussi le secteur le plus flexible. Il permet surtout de fixer des populations et de contribuer à l'absorption du taux de chômage.
Nous sommes donc satisfaits de la mise en œuvre de ce dispositif et nous nous inscrivons dans cette politique pour peu que toutes les parties concernées s'y impliquent. Nous avons pris part, dernièrement, à une journée d'information organisée par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale sur la nouvelle stratégie.
C'est une occasion idoine qui nous a permis d'exprimer notre soutien et notre satisfaction des mesures d'allégement des charges sociales.
Ces mesures ne constituent en aucun cas une remise en cause des droits des travailleurs ou une menace pour les caisses de sécurité sociale. Le dispositif peut s'élargir à l'ensemble des demandeurs d'emploi. Il est, à mon point de vue, un moyen efficace pour donner une nouvelle dynamique à l'emploi. Il faut aussi que nos jeunes se rapprochent des agences de l'emploi pour postuler et exprimer leurs demandes.
Les mesures et avantages accordés aux entreprises sont-ils, selon vous, suffisants pour relancer le secteur de l'emploi ?
C'est évident. Je ne suis pas partisan du tout ou rien. Nous sommes un partenaire social du gouvernement et tout ce que l'on peut obtenir, nous l'inscrivons dans le cadre du dialogue et de la concertation. La baisse des charges sociales est un élément important pour nous. Les pouvoirs publics ont saisi que les charges patronales sont de plus en plus pesantes. Il ne faut pas non plus oublier que la sécurité sociale est en réalité une forme de solidarité exprimée par toutes les parties concernées. Les entreprises paient une quote-part excessive qui avoisine les 36% par salarié.
Certes, la protection sociale est indispensable, mais il faudrait revoir ce système de manière à permettre aux employeurs de créer davantage d'emplois. Ce que nous demandons, c'est élargir le recouvrement de l'assiette de la sécurité sociale. Des milliards de dinars échappent aux caisses de la sécurité sociale en raison de la prolifération du marché informel, et ce, au moment où des sommes importantes sont déboursées pour la prise en charge des soins et des remboursements des frais médicaux. Il se trouve que le niveau des cotisations est aujourd'hui maigre.
Dans ce contexte, il faudrait donc diminuer les charges sociales. Des chiffres officiels évaluent à plus de 35% de salariés travaillant dans le secteur informel sans être affiliés à la sécurité sociale. C'est un véritable problème qui fait l'objet d'un large dialogue et de concertation. Ce point figure d'ailleurs dans le pacte économique et social.
La baisse des charges de la sécurité sociale va permettre donc aux entreprises de respirer un peu mieux. Ce qui distingue également le nouveau dispositif d'insertion professionnelle est la prise en charge de la formation des jeunes sans qualification. L'impact attendu sur la main-d'œuvre est considérable. S'il l'on prend à titre d'exemple le secteur du bâtiment, beaucoup d'entreprises ne disposent ni d'architectes, ni d'ingénieurs, ni de techniciens. Le texte sur l'emploi devra réhabiliter des métiers presque en voie de disparition, tels que les maîtres-artisans.
Les pouvoirs publics prévoient des aides financières en faveur des employeurs qui recrutent. Pensez-vous que ce système est nécessaire ? Ne craignez-vous pas des abus ?
Les lois sont toujours bonnes. C'est l'application qui demeure problématique. On doit s'impliquer sérieusement avec les services du ministère du Travail autour de cette stratégie. Il ne faut pas oublier également que le dispositif est verrouillé. Le ministère du Travail a instauré des procédures adaptées pour pouvoir bénéficier de l'aide de l'Etat. Une campagne d'explication et de sensibilisation autour de ce dispositif est engagée.
En tant qu'organisation patronale, nous veillerons à expliquer ce dispositif et à sensibiliser les entreprises. La CNPA représente plus de 12 000 PME. Les entreprises publiques et privées sont plutôt appelées à jouer pleinement leur rôle. Cela dit, je tiens à souligner que nous avons proposé, en 2003, dans le cadre des réunions tripartites de créer de véritables agences d'emploi. Auparavant, nous avons toujours fonctionné avec des bureaux de main-d'œuvre.
Nous avons dit qu'il faut que les agences nationales d'emploi soient les meilleures vitrines implantées dans les meilleurs boulevards des villes du pays dans le but d'inciter les gens à aller vers ces structures. Il faut user d'une transparence totale en matière de recrutement et contrôler les flux des demandeurs d'emploi. L'objectif est de disposer d'un fichier national des jeunes à la recherche de travail.
C'est pour cette raison qu'une nouvelle réglementation oblige l'entreprise à déclarer ses besoins en ressources humaines auprès des agences d'emploi publiques où privées.
Aujourd'hui, il faut reconnaître que les besoins en main-d'œuvre spécialisée sont importants. L'Agence nationale de l'emploi est appelée, dans cette optique, à aller vers l'entreprise pour évaluer les besoins en ressources humaines.
Quant à l'aide de l'Etat, je considère qu'elle est appréciable et va certainement encourager les chefs d'entreprise et de PME à recruter davantage. Si les 370 000 petites et moyennes entreprises en activité procèdent à des recrutements, en moyenne de cinq salariés, nous avons des millions d'emplois à créés. Cela m'amène à dire qu'il faut soutenir les PME, car elles jouent un rôle considérable dans le développement économique.
La CNPA compte-elle élaborer une politique de sensibilisation autour de ce dispositif de l'emploi ?
Nous avons déjà commencé à travers ce plan-là. Lors de la tenue de notre 4e congrès, une commission s'était penchée sur ce dossier de manière à dégager un plan d'action. Nous allons organiser des rencontres régionales au niveau de toutes les fédérations pour expliquer aux entreprises les dispositions du nouveau décret.
Faudrait-il envisager, selon vous, d'autres instruments pour favoriser la création d'emplois ?
Il existe un point très important qui, à mon avis, devra bénéficier d'une attention particulière si l'on veut réellement réduire considérablement le chômage. Le problème de fond des entreprises demeure celui du financement.
Le problème est celui de la relation entreprise-banque. Je ne blâme pas, ici, les banques, car le risque PME existe réellement. Cependant, l'Etat devra prendre en charge les besoins de financement des PME. C'est vrai que ces caisses de garantie sont dotées de sommes importantes de près de 33 milliards de dollars. Mais le dispositif n'est pas connu et nécessite du temps pour sa mise en œuvre.
C'est pourquoi la CNPA considère qu'il est vital que la seconde réforme à accélérer soit celle du système financier et du financement de l'économie et des entreprises, les PME en particulier.
C'est indispensable si nous voulons booster le rythme de création d'entreprises et d'emplois. Il faut un véritable plan Marshall de la PME. Les banques publiques sont appelées à jouer le jeu et il est important de doter les banques d'une véritable autonomie au sens large du terme. Nous avons besoin d'une relation client et d'un accueil personnalisé.
Je tiens d'ailleurs à rendre hommage à tous les chefs d'entreprise, qui avec leurs propres moyens ont pu résister et maintenir leurs activités.
Il faut prendre en charge également la problématique de l'accès au foncier et construire des locaux et des zones d'activités. Des milliers de projets n'arrivent pas à trouver de domiciliation, alors que l'Algérie dispose d'assiettes foncières très importantes. La question de l'emploi se trouve en fait liée à la prise en charge de ces contraintes auxquelles sont confrontées les entreprises algériennes.


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