Tous les spécialistes sont unanimes. Le projet est ambitieux, cependant, il doit bénéficier d'une application très minutieuse. Economistes, employeurs, associations des employeurs et organisations patronales, ne sont pas restés insensibles aux nouvelles mesures de recrutement des jeunes, adoptées par le gouvernement. Selon eux, jamais le gouvernement n'a mis en place une politique aussi ambitieuse que cette fois-ci. Megateli El Mahfoud, secrétaire général de la Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea) croit que cette politique contribuera à la création de beaucoup plus de postes d'emploi. «Ces mesures vont offrir des possibilités d'insertion aux jeunes dans le monde du travail», a-t-il expliqué à L'Expression. Et d'ajouter: «A mon sens, ce dispositif va encourager davantage les employeurs à augmenter le personnel de leur entreprise». D'après le même interlocuteur, vu le caractère compétitif du marché national, tous secteurs confondus, les employeurs bénéficieront de plusieurs avantages dans le cadre de cette politique, notamment en termes de fisc et de couverture sociale. «Je crois que l'Etat vient de promouvoir l'emploi à travers cette nouvelle stratégie». M.Megateli juge, par la même occasion, que les opérateurs économiques ont un très grand rôle à jouer pour la réussite de cette stratégie. «L'Etat a ouvert de nouvelles perspectives, c'est aux opérateurs de s'intégrer à cette stratégie afin de contribuer à la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage», précise-t-il. De son côté, M.Naït Abdelaziz Mohand Saïd, président de la Confédération nationale des patrons algériens (Cnpa) précise que «ce dispositif est une nouveauté bien réfléchie». Pour lui, le gouvernement a pris des mesures incitatives pour booster l'emploi. «C'est un projet très flexible. Il va certainement mettre de l'ordre dans le secteur de l'emploi». Pour une meilleure application de ce dispositif, M.Naït Abdelaziz estime que les chefs d'entreprise doivent s'impliquer réellement dans cette stratégie. «Toutes les décisions politiques doivent être accompagnées d'une application sur le terrain. Les opérateurs économiques ne doivent pas faire du commerce sur le dos des chômeurs et ni sur le dos de l'Etat. Les jeunes insérés doivent être titularisés», indique-t-il. Du point de vue économique, M.Serraï Abdelmalek, expert en la matière, qualifie l'initiative de louable. «Le nouveau dispositif de l'Etat s'inscrit dans une démarche louable. Il peut être très efficace sur plusieurs plans. A mon sens, c'est une politique très positive dans la mesure où elle vise à prendre en charge les jeunes chômeurs, d'autant plus que l'Etat accorde quelques avantages, que je juge de très importants, aux employeurs». Selon M.Serraï, ces mesures vont permettre au marché de l'emploi de récupérer une main-d'oeuvre constituée dans sa majorité de jeunes diplômés. «Ce nouveau dispositif participera à la récupération d'un bon nombre de jeunes. Il contribuera indirectement à la lutte contre les phénomènes sociaux, tels les hargas, les vols et les agressions, etc.». Toutefois, M.Serraï émet quelques réserves. Il propose que ces mesures soient accompagnées par d'autres politiques dans l'avenir afin d'en assurer le suivi. «Il ne faut pas agir pour des solutions économiques provisoires. Il faut que la démarche s'inscrive dans une vision futuriste», commente-t-il. Et de suggérer que l'Etat aurait pu penser à une politique qui encourage beaucoup plus la production. Le gouvernement a adopté, avant-hier seulement, de nouveaux mécanismes d'aide à l'intégration des jeunes dans le monde du travail. Ils ciblent, en priorité, les jeunes universitaires et techniciens supérieurs, les demandeurs d'emploi sortant du cycle secondaire ou disposant d'une qualification professionnelle et les jeunes demandeurs d'emploi sans formation ni qualification. L'Etat accordera des primes mensuelles de 12.000DA, 6000 à 8000DA et de 4000DA selon les catégories (aux jeunes bénéficiaires de ces contrats). Il s'engage, également, à prendre en charge une partie de leurs salaires, d'alléger les charges fiscales des employeurs et prendre à son compte les cotisations de la Caisse de sécurité sociale sur une période de 3 ans.