Ces deux maisons d'édition qui ont pignon sur rue et qui œuvrent de longue date, offrent pour cette 18e édition du Salon international du livre d'Alger de nouveaux crus dans diverses disciplines, notamment l'histoire, la poésie, les romans, la politique et les livres d'art. A l'Anep, la gamme d'ouvrages parus cette année à l'occasion du Sila est très variée. Ce choix s'explique par la volonté de ratisser large un lectorat exigeant. A ce sujet, le PDG, Ahmed Boucena, indique que «cette diversité reflète notre ambition d'élargir la sphère de notre lectorat ainsi que celle de nos auteurs que nous choisissons en fonction du sérieux et de la profondeur de leur thèse». Cette maison d'édition ambitionne de valoriser le patrimoine de la création littéraire et de rééditer tout ce qui a trait à l'identité et l'histoire nationale. Un pari tenu au regard de la féconde production. Pour le cru 2013, le registre historique a été prolifique avec cinq ouvrages en langues arabe et française, notamment Périple en zone 6 avec Saliha Ould Kablia et Le dernier cours… Neuf titres plaident pour la poésie avec notamment L'écume du temps de Mohamed Aldan, îndama yadhboul el maa et 365 anchouda. Dans le registre du roman, cinq titres en langue nationale, dont Moukhada, Nadebael halali, Nouresse Bacha, Fi rawaba oukhera… Dans le panel des beaux livres, on retrouve Villes d'Algérie du siècle de Assia Djebbar, Mostefa Negache, peintre de l'art naïf de Abderrahmane Lounès, Trésors de l'Atlas de Ginette Aumassip et Houroufe tatajara de Brahim Seddiki et Hamza Bounoua. Dans le volet des essais, 7 titres paradent dont Ecrivains de kabylie de Ancer Mouhelleb, Mémo de kabylie de Youcef Merahi et Les jeux de notre enfance de Noureddine Louhal. La langue tamazight propose trois ouvrages : Amja de Abdellah Hamane, Aqcic akked yiyid de Ramdane Abdenbi et Ulac i Yecban tayri de Djoher Benmouhoub. Comme bonne initiative, l'Anep a édité un dictionnaire des locutions de l'arabe dialectal algérien de Mohamed Nazim Aziri, un plus qui permet de retrouver nos adages du terroir. Cette maison d'édition s'applique à offrir une grande variété afin de toucher un large public de lecteurs. Une dizaines de livres édités pour le Sila A l'Enag, la saison a été aussi féconde avec de nouvelles parutions pour le Sila. Ce sont des œuvres diverses d'auteurs dans le roman, l'essai historique, la musique dont La colonisation française de Boualem Nedjadi, Le serment de Abdessalem Yousfi, Les chemins obscurs de Rachid Kahar, Cheikh H'sissen, le chaâbi, la révolution un parcours de Abdelkader Bendamèche et A quoi sert le livre de Kaddour M'hamsadji. Cette production de plus d'une dizaine d'ouvrages pour le Sila témoigne de l'effort constant de cette maison d'édition étatique qui ne cesse de déployer ses moyens au service du livre. Echos du Salon - Les ventes chez Barzakh sont palpables surtout pour les nouveaux crus de cette année. «On est assez contents des ventes. Il y a des pics le week-end. Tout ce qui est roman et beaux livres intéresse les gens», nous confie Maya Ouabadi, chargée de la communication. - Les quelques stands marocains n'ont pas connu l'affluence espérée, hormis celui de la maison d'édition Chaaraoui qui s'est caractérisé par un rush pratiquement quotidien. Les vedettes de cet engouement sont les très médiatisés Choumicha, Rachida Amhaouche et Saïd Oussama avec leurs nombreux ouvrages de cuisine cédés à 150 DA en petits fascicules et entre 1900 et 2200 DA pour le beau livre de cuisine. Le dernier livre d'art culinaire de Oussama a été épuisé malgré son prix, 2800 DA. Le livre de pâtisserie marocaine, en versions française et arabe de Choumicha, est à 2000 DA. Le livre Toute la cuisine marocaine, de Rachida, est vendu à 1900 DA. - La maison d'édition libanaise Stephan est au rendez-vous de ce Sila comme à son habitude. Avec un panel varié de romans, livres pour enfants, art culinaire, culture, à des prix compétitifs, on retrouve un rapport qualité prix appréciable, surtout pour le livre pour enfants d'une qualité excellente. L'éditeur offre des réductions de 50% pour tous les livres et de 30% pour les livres d'art. - La maison d'édition algérienne Mezouar ne désemplit pas. Elle est assaillie par les enfants et les parents au regard de la bonne qualité des livres proposés et de leurs prix abordables. - Au stand Panaf, les Africains sont venus en force et chaque jour ventes-dédicaces et communications s'y déroulent. Pour cette maison d'édition togolaise Graines de pensées, de Yasmine Issaka-Coubageat, «il y a un intérêt grandissant car je participe depuis trois ans au salon. Les visiteurs sont intéressés par les romans et la culture des pays d'Afrique. Par exemple, les livres de Macy Mersah Pierucci sont prisés par les Algériens», dit-elle. - Les éditions Flammarion font des remises de 30% sur les beaux livres et les dictionnaires. - Les éditeurs algériens connus comme Chihab, Casbah, Enag, Anep, Apic, Dalimen, ont enregistré des ventes intéressantes. - De l'avis de bon nombre de visiteurs, on retrouve au Sila, comme chaque année, les livres religieux, de cuisine et pour enfants. On constate un manque flagrant de livres scientifiques et techniques. L'organisation est bonne cette année mais le choix des ouvrages n'est pas encore au top.