Cette quinzième édition du Sila a drainé une foule importante depuis son inauguration. Au dernier jour du salon, l'affluence était au beau fixe. A l'intérieur du chapiteau où se concentrent tous les éditeurs, la grande allée centrale est bien éclairée contrairement aux latérales sombres et étouffantes, d'autant que l'air est vicié. Dans cette atmosphère laborieuse, les éditeurs et libraires sont unanimes sur le rush constant des visiteurs satisfaits, ils ont enregistré des ventes conséquentes selon leurs propos. Selon cet employé des éditions Interforum, «tout se vend et les gens sont friands de lecture, contrairement à ce qui se dit», affirme-t-il. Ce son de cloche a été vérifié maintes fois auprès d'autres maisons d'édition. «Toutes les disciplines sont recherchées, mais particulièrement le parascolaire, l'universitaire, les livres de cuisine et le livre pour enfants. Les romans ne sont pas en reste, particulièrement chez les éditeurs algériens. Ces derniers qui ont pignon sur rue, comme l'Enag, Chihab, Casbah, Alpha, Dalimen, Barzakh, Apic, Media Plus, ont redoré le blason de l'édition avec de nombreuses nouveautés cette année. Chez Alpha Editions, on dénombre sept titres nouveaux parus à l'occasion de ce salon, dont Les balcons du Nord de Laredj Wacini et Le roman noir d'Ali, de Kader Ferchiche. Avec cinq nouveaux titres, dont deux nouvelles Schyzos de Tarik Taouche et 50 ans de cinéma maghrébin de Denise Brahimi, Chihab Edition a participé tout en présentant 200 autres ouvrages. L'Enag a présenté la trilogie sur les chanteurs algériens de Abdelkader Bendaamèche, trois beaux livres d'art qui évoquent le parcours des anciens chantres de la chanson algérienne. Casbah Editions a présenté de nombreux titres dont des nouveaux sur la révolution algérienne. Apic s'est orienté vers des auteurs étrangers, dont Les nègres n'iront jamais au paradis de Tanella Bori, Madame l'Afrique d'Eugène Ebodé, L'Afrique au secours de l'Afrique de Sanar M'baye et Le temps de chien de Martine Naganoug. Media Plus propose deux nouvelles publications inhérentes à la Palestine, notamment celle d'Alain Graesch De quoi la Palestine est-elle le nom ? et Jours tranquilles à Ghaza, de Karim Lebhour. Les éditions Lazhari Labter, qui fêtent leur 5e anniversaire, ont proposé pour ce salon leur catalogue 2007 et 2008 ainsi que de nouveaux livres dont En Algérie sur les pas de Jean Boudou de Francis Pornon, L'aube nous vêt d'une robe blanche de Hafsa Saïfi, Le dernier saut de Leucade, Malamine, un Africain à Paris d'Edimo et Mubumbo ainsi que L'arbre aux pièces d'argent de Labter. Dalimen, hormis les livres d'art sur Alger, Honaine de Abderrahmane Khelifa et les ouvrages sur les rois numides de Josiane Lahlou, cette éditrice a participé avec des ouvrages de bande dessinée et des livres pour enfants. Elle a acheté, en outre, tous les droits d'auteur des livres de Fadéla M'rabet, qui a fait une vente dédicace de son dernier essai, Le théâtre des revenants. A l'évidence, cette année, les maisons d'édition algériennes ont fait un net effort pour présenter des nouveautés, contrairement aux éditeurs étrangers qui ne ramènent pas toujours de récents ouvrages. La qualité chez les éditeurs tunisiens Cette année, la Syrie s'est taillé la part du lion avec de nombreuses maisons d'édition. Elle a ravi la cote à l'Egypte, absente. Les livres syriens pour enfants ont fait fureur avec des prix compétitifs variant de 50 à 1000 DA. Le livre religieux a connu un engouement comme les années précédentes. Les éditeurs tunisiens, particulièrement les éditions Dar El Walid, spécialisés dans le scolaire, et le livre pour enfants ont offert une panoplie d'ouvrages éducatifs très intéressants aussi bien dans le contenu que dans la présentation à des prix très modiques. Quant à l'union des éditeurs tunisiens, qui présente 400 titres toutes disciplines et 80% universitaires et 10% pour les enfants, se caractérisent par des prix abordables et une qualité adéquate répondant aux normes internationales du livre pour enfants. Indéniablement, cette 15e édition qui s'ouvre sous de nouvelles perspectives et qui vise le renforcement de la lecture et le développement de l'édition tente de tenir son pari, malgré les couacs dus à cette délocalisation du lieu, à la non-communication avec de nombreux éditeurs et à l'absence de quelques éditeurs.