Après avoir reçu les dossiers de 11 candidats à l'élection présidentielle, le Conseil constitutionnel s'est attelé depuis mardi à une tâche aussi ardue que compliquée. La vérification des dossiers. Cette opération, qui revêt une importance capitale, s'étalera sur 10 jours. Dans ce contexte, l'auguste institution que préside Boualem Bessaieh a procédé à l'installation de groupes de travail composés de membres du Conseil constitutionnel et de juges qui s'attellent au décompte et au contrôle des signatures. Cette première phase, précise-t-on au niveau du Conseil constitutionnel, consiste en un contrôle judicieux et rigoureux des dossiers, car de cela dépend la validation ou le rejet d'une candidature. «Tout formulaire ne remplissant par les conditions légales est rejeté», a-t-on averti par ailleurs. Dans une deuxième phase, les données concernant le dépositaire du formulaire, c'est-à-dire le candidat, sont introduites dans un programme informatique afin de vérifier l'exactitude des informations y figurant et rechercher d'éventuelles erreurs justifiant un rejet, à savoir la signature dans plusieurs wilayas au profit du même candidat ou l'émargement en faveur de plusieurs candidats dans une ou plusieurs wilayas. Une procédure qui s'avère difficile d'autant plus que les candidats auront à satisfaire, hormis le nombre de signatures requis par la loi, un certain nombre de conditions qu'a rappelées à juste titre le Conseil constitutionnel dans un communiqué daté du 13 janvier. L'opération, qui s'achèvera donc le 5 mars, sera sanctionnée par la publication de la liste définitive des candidats officiels à l'élection présidentielle. Pour rappel, les candidats concernés et qui auraient satisfait aux conditions légales et au minimum requis des signatures (600 signatures d'élus au niveau de 25 wilayas au moins ou 75 000 signatures individuelles au moins d'électeurs inscrits sur les listes électorales) sont Louisa Hanoune (Parti des travailleurs), Moussa Touati (Front national algérien), Djahid Younsi (Mouvement El Islah), Ali Zeghdoud (Rassemblement algérien), Omar Bouacha (Mouvement El Infitah), Mohamed Hadef (Mouvement national d'espérance) et Ali Fawzi Rebaine (Ahd 54), en plus des candidats indépendants que sont Abdelaziz Bouteflika, Mohamed Saïd, Rachid Bouaziz et Loth Bonatiro. Sur ces 11 candidats, combien réussiront-ils à passer «l'examen constitutionnel»? Il est difficile d'émettre un quelconque pronostic, mais une chose est sûre : ils ne seront pas 11 sur la liste de départ, le 9 avril, tant beaucoup de candidats ont eu du mal à réunir les signatures nécessaires. Il n'est pas à écarter dans ce contexte que, comme a averti le Conseil constitutionnel, nombre de candidats pourraient avoir bénéficier des mêmes signatures. Rachid Bouaziz nous l'a même avoué récemment.