Dénonciation n «Le Maroc utilise une combinaison de lois répressives, de violences policières et de procès inéquitables pour réprimer les Sahraouis…». Le Maroc «viole» les droits à la liberté d'expression, d'association et d'assemblée au Sahara occidental, indique le nouveau rapport de l'ONG internationale de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW), adressé au Conseil de sécurité de l'ONU et rendu public hier sur son site Internet. Dans ce rapport de 216 pages, la directrice de la division du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord à HRW, Mme Sarah Leah Whitson, a souligné que «le Maroc utilise une combinaison de lois répressives, de violences policières et de procès inéquitables pour réprimer les Sahraouis qui luttent pacifiquement en faveur de l'indépendance ou de la pleine autodétermination pour le Sahara occidental», précisant qu'il s'agit d'un «problème international qui est en suspens depuis des décennies». «Au Sahara occidental, les autorités marocaines considèrent toute opposition à leur administration du territoire (du Sahara occidental) comme des atteintes à – l'intégrité territoriale – du Maroc», relève encore ce rapport, ajoutant qu'elles (les autorités marocaines) «utilisent cette position pour interdire ou disperser des manifestations pacifiques et pour refuser la reconnaissance juridique aux organisations de défense des droits humains». Selon HRW «le problème va au-delà des lois répressives», car, est-il expliqué dans le document, «la police frappe les manifestants indépendantistes pacifiques et torture parfois les personnes détenues». «Les citoyens déposent des plaintes sur les abus commis par la police et que le système judiciaire (marocain) rejette régulièrement sans mener d'enquêtes sérieuses, renforçant ainsi un climat d'impunité vis-à-vis de la police», souligne le document de HRW. Argumentant les faits rapportés, cette ONG révèle que les tribunaux marocains ont inculpé des «activistes» sahraouis défenseurs des droits humains pour «incitation ou pour participation à des actes de violence en s'appuyant sur des preuves douteuses, lors de procès qui étaient manifestement inéquitables». HRW a ainsi estimé que le Conseil de sécurité des Nations unies devrait assurer des «garanties» de sorte que sa présence (celle de l'ONU) dans la région puisse comporter un «mécanisme» régulier de surveillance des droits humains, soulignant qu'en la matière, la France et les Etats-Unis, comme membres permanents du Conseil de sécurité ayant les «plus forts intérêts dans cette région», ont un rôle «déterminant» à jouer. Dans ce sillage, cette organisation estime que toutes les missions de l'ONU de maintien de la paix dans le monde comportent une composante de droits humains et, est-il mentionné, avec les forces de la Minurso opérant à la manière d'une force de maintien de la paix au Sahara occidental, cette région ne devrait pas faire exception. Tout en rappelant que HRW ne prend pas position sur la question de l'indépendance du Sahara occidental, la directrice de la division du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord de cette ONG internationale, a avancé une série de recommandations allant dans le sens de mettre fin à l'atteinte des droits de l'homme dans la région.