Les dirigeants africains et arabes vont se retrouver mardi et mercredi à Koweït-City pour un troisième sommet arabo-africain, trois ans après la deuxième édition tenue à Syrte en Libye, afin de passer en revue les progrès enregistrés dans le partenariat entre les deux ensembles, et de définir les voies et moyens susceptibles de le renforcer davantage. Les travaux du 3ème sommet arabo-africain, au cours desquels l'Algérie sera représentée par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation, "plancheront sur plusieurs thèmes importants dont le rapport commun du président de la commission de l'Union africaine et du secrétaire général de la Ligue arabe sur la période allant d'octobre 2010 à octobre 2013, ainsi que sur les mesures proposées pour le renforcement des capacités institutionnelles pour la mise en œuvre du plan d'action commun arabo-africain 2011-2016, affirme une source proche de la délégation algérienne. Dans le cadre de l'examen du rapport du conseil conjoint des ministres des Affaires étrangères, le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement se penchera sur les conclusions de la conférence conjointe afro-arabe des ministres de l'Agriculture tenue à Riyad (Arabie Saoudite) du 29 septembre au 2 octobre sous le thème du développement agricole et de la sécurité alimentaire Cette deuxième conférence a adopté une résolution appelant la commission de l'Union africaine (CUA) et le secrétariat de la ligue des Etats arabes (LEA) à prendre les mesures pratiques pour la mise en œuvre du plan d'action de Sharm El Sheikh dans le cadre de la stratégie arabe du développement durable de l'Agriculture (ASSAD) 2005-2025 et le programme global de développement de l'Agriculture africaine (CAADP). Les participants examineront également les moyens d'activer le comité de partenariat arabo-africain et de renforcer la coopération arabo-africaine dans les domaines du commerce, des investissements, des transports, des télécommunications et de l'énergie. Les chefs d'Etat et de gouvernement des deux régions examineront et adopteront un projet de déclaration politique dite "déclaration de Koweït" qui devrait mettre l'accent sur le climat des affaires à favoriser pour accentuer l'intégration régionale par l'augmentation des échanges notamment du commerce et de l'investissement afro-arabe. Vers la mise en place de nouvelles bases pour la coopération arabo-africaine L'importance de la coopération arabo-africaine dans les domaines du développement et des investissements a été mise en exergue dans la déclaration finale qui avait sanctionné mardi dernier les travaux du forum économique arabo-africain. Le Forum arabo-africain a proposé de mettre en place de nouvelles bases pour la coopération arabo-africaine en matière de développement, d'investissements, de sécurité alimentaire, d'échanges commerciaux et d'organisations non gouvernementales. Les participants avaient insisté sur l'importance qui doit être conférée aux entreprises de développement aux plans national et régional dans le financement des projets qui contribuent à la concrétisation des objectifs du millénaire à l'orée 2015, sur l'intensification du financement des petits et moyens projets ainsi que l'augmentation du volume de l'assistance technique. Les recommandations avaient porté sur l'encouragement des institutions financières arabes et africaines à mettre en place les mécanismes d'incitation à l'investissement entre les deux régions. Les travaux du sommet de Syrte, le deuxième après celui tenu en 1977 au Caire, avaient été sanctionnés par l'adoption d'une stratégie de partenariat afro-arabe et d'un plan d'action conjoint (PAC) 2011/2016 et la création d'un fonds conjoint pour les interventions en cas de catastrophes naturelles ou d'origine humaine. La déclaration adoptée à l'issue des travaux de ce sommet avait souligné la nécessité d'organiser une conférence de donateurs pour mobiliser les ressources financières nécessaires à la mise en œuvre du PAC, la création d'une chambre de commerce et d'industrie Afrique/Monde arabe et la création de comités d'ambassadeurs africains et arabes dans différentes capitales en vue de faciliter la concertation. Elle avait plaidé également pour la transformation effective de l'institut culturel Afrique/Monde arabe en un institut afro-arabe pour la culture et les études stratégiques. Cependant, à ce jour, aucune des décisions du 2eme sommet afro-arabe n'a été mise en œuvre. La situation sécuritaire et les graves crises politiques qui continuent de sévir dans de nombreux pays arabes n'ont pas permis, en particulier à la Libye, présidente en exercice, de donner l'impulsion nécessaire à la réalisation des décisions adoptées à Syrte.