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L'Afrique et la Ligue arabe peuvent-elles avoir une dynamique propre ?
«Partenariat stratégique» afro-arabe entre discours et réalité
Publié dans La Tribune le 12 - 10 - 2010

Trente-trois ans après le premier sommet du Caire en 1977, Arabes et Africains se sont rencontrés dans un sommet qui esquisse les perspectives d'un partenariat stratégique et met en place les jalons d'une coopération économique, commerciale, culturelle et sportive.
Autant dire que sur le plan théorique tout est possible. Les discours prometteurs ne manquent pas. Cependant, on s'interroge sur le retard immense dans la mise en œuvre des objectifs du premier sommet afro-arabe de 1977. Depuis 1977, des mutations structurelles ont bouleversé la configuration classique des rapports mondiaux et régionaux. Les pays arabes et africains se sont grandement affaiblis et ont perdu l'initiative face aux puissances économiques et aux lobbies politiques et d'affaires qui dominent le monde. Beaucoup de temps a été perdu depuis 1977. Mais à cette époque du tiers-mondisme et du bloc anti-impérialiste, les enjeux étaient plus politiques qu'économiques. Donc, mieux vaut tard que jamais. Ainsi, les chefs d'Etat arabes et africains ont adopté dimanche dernier à Syrte en Lybie un «partenariat stratégique» pour renforcer la coopération économique et politique. Ce deuxième sommet afro-arabe, qui se tient 33 ans après une première réunion organisée au Caire en mars 1977, a adopté une «stratégie de partenariat» et un plan «d'action commun» pour une coopération économique et politique entre les pays arabes et les Etats africains. La «stratégie de partenariat» prévoit de renforcer le dialogue politique sur la paix et la sécurité, ainsi que la coopération dans les secteurs financier, commercial et du développement» en encourageant l'investissement et le commerce entre pays africains et arabes. Elle vise notamment à «renforcer la coopération dans les domaines de l'énergie, de l'environnement, des ressources hydrauliques, et dans l'agriculture et la sécurité alimentaire». Ce sommet «est l'aboutissement d'une prise de conscience de la nécessité de transformer la coopération afro-arabe en un véritable partenariat stratégique doté de plans d'action», a déclaré le président de la Commission de l'Union africaine (UE), Jean Ping, à l'ouverture de la réunion. M. Ping a appelé dimanche dernier les riches pays arabes à investir en Afrique pour aider le continent à sortir de «la marginalisation économique». «Les Etats frères arabes disposent de vastes réserves
d'épargne, de ressources financières considérables et d'immenses capacités d'investissements. Nous pouvons nous rendre complémentaires», a déclaré M. Ping devant les dirigeants arabes et africains. «L'Afrique cherche à sortir de la marginalisation économique dans laquelle elle est confinée, et ce, notamment par le biais du renforcement des investissements et de l'intensification du commerce», a-t-il dit, estimant que la proximité géographique entre pays africains et arabes représentait «un avantage certain». Ce sommet, important en raison des ambitions affichées, a été précédé par des rencontres d'experts et de politiques telles que le symposium organisé les 25 et 26 septembre dernier, à Tripoli, par la Banque arabe pour le développement économique en Afrique. le symposium a été organisé conjointement par l'Union africaine et la Ligue arabe pour engager un débat sur la promotion des investissements et du commerce. Le symposium est organisé conjointement avec l'Union africaine (UA)et la Ligue des États arabes.
Les objectifs du symposium de haut niveau comprennent :-la mise en œuvre des recommandations du deuxième Sommet afro-arabe en matière de promotion des investissements et des échanges commerciaux.-l'échange d'idées concernant les obstacles qui freinent le développement des investissements et du commerce entre pays arabes et africains.-l'étude des possibilités de coopération afro-arabe dans les domaines de l'investissement et du commerce menant à la promotion du développement socioéconomique dans les deux régions.-l'échange de vues sur les politiques et les actions de promotion de secteur privé pour qu'il puisse jouer pleinement son rôle
dans le développement des flux d'investissements et des échanges entre les pays africains et arabes Dans sa première réunion, le
Comité d'organisation a identifié les trois principaux thèmes du symposium de haut niveau :-coopération afro-arabe sur la promotion des flux d'investissements entre les pays arabes et africains.-coopération afro-arabe sur la promotion du commerce entre les pays arabes et africains,-mobilisation des ressources pour accroître les investissements et les flux commerciaux entre les pays arabes et africains.Le programme du symposium comporte également d'importantes contributions et présentations sur les thèmes clés et les expériences de certains pays arabes et africains.En février 2010, les ministres africains et arabes se sont réunis à Charm El Cheikh, en Egypte pour convenir d'un Plan d'action commun (PAC) qui servira de guide à leur collaboration dans le domaine de l'agriculture et de la sécurité alimentaire. Les travaux initiaux concernant le PAC ont été menés par des experts des deux régions qui se sont réunis du 14 au 15 février au même endroit.S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture de la réunion ministérielle afro-arabe sur le développement agricole et la sécurité alimentaire, M. Amin Abaza, ministre égyptien de l'Agriculture et de la Réhabilitation des sols a fait observer qu'il est désormais impératif pour l'Union africaine (UA) et la Ligue des Etats arabes (LAS) d'accentuer leur coopération. Selon lui, l'agriculture représente le poumon de l'économie, et il existe dans les deux régions, une abondance de terres, des ressources et des connaissances dans divers domaines. Pourtant, a-t-il commenté, l'apport calorique dans les régions est inférieur à celui à l'échelle internationale. Il a donc lancé un appel pour une plus grande coopération afin de surmonter les défis et accroître
la sécurité alimentaire. M. Abaza a indiqué que les objectifs de la réunion ministérielle incluent la création d'un partenariat afin de promouvoir la sécurité alimentaire et la recherche de moyens pour réaliser la meilleure utilisation des ressources foncières par le biais de la coopération. Il a ensuite encouragé les deux régions à entreprendre des projets allant dans le sens du secteur privé afin d'attirer les investisseurs à travailler avec le secteur privé, coopérer dans la gestion de l'eau, promouvoir les petits exploitants agricoles, renforcer les capacités humaines et financières, et échanger des expériences. Le fossé technologique, dit-il, empêche également un rendement optimal d'activités agricoles. «Nous devons donc perfectionner le transfert de technologies», a-t-il ajouté. Dans sa conclusion, le ministre a déclaré que la relance de la solidarité entre l'UA et le monde arabe permettra aux deux régions d'assurer la prospérité de leurs peuples. S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture, la commissaire aux affaires politiques de l'Union africaine, Mme Julia Dolly Joiner a souligné la vitalité de la relation entre l'UA et la Ligue des États arabes.D'après elle, «nous sommes liés par notre proximité géographique et historique, des liens linguistiques, religieux et culturels, et sommes également des témoins vivants d'une époque où les interactions entre nos deux peuples ne cessent de s'accentuer».Depuis le Sommet historique afro-arabe qui s'est tenu au Caire en Egypte en 1977, la coopération afro-arabe s'est reflétée à travers maintes initiatives, à l'instar de l'organisation des foires commerciales afro-arabes et des semaines d'affaires, de la création de l'Institut mixte du Mali pour les échanges culturels et la recherche dans les deux régions, etc. L'ambassadeur Ahmed Benheli, secrétaire général adjoint de la Ligue des États arabes, a affirmé que la réunion ministérielle symbolise la volonté politique et une orientation stratégique commune aux deux régions. Il a observé que la facture alimentaire des pays en développement est trop élevée tout en notant que les dépenses relatives aux importations alimentaires ont doublé ces dernières années. «Nous avons besoin donc de conjuguer nos efforts et faire preuve de volonté politique de manière à assurer la sécurité alimentaire pour les deux régions.»La première réunion ministérielle conjointe sur le développement agricole et la sécurité alimentaire s'est penchée, au cours de sa session unique, sur le PAC entre l'UA et la LPA, a pris des décisions et adopté des résolutions. Le PAC devra ainsi donner un nouvel élan à la coopération afro-arabe qui devra passer des micro-activités à petite échelle aux entreprises de grande envergure, ce qui devrait avoir un impact significatif sur les populations du continent. Il permettra également d'aborder les défis de l'insécurité alimentaire dans les deux régions et de contribuer aux efforts mondiaux de développement économique des pays africains et du monde arabe.La commissaire en charge des infrastructures de l'Union africaine (UA), Dr Ilham Ibrahim, a insisté sur l'importance que l'UA accorde à la coopération afro-arabe dans tous les domaines : en matière de sécurité alimentaire, de développement des infrastructures, d'énergie, ainsi que de la gestion des ressources hydrauliques et humaines.Dans son intervention de samedi dernier à Tripoli, au cours de la séance inaugurale du forum sur les moyens de consolider la coopération arabo-africaine, le Dr Ilham Ibrahim a souligné l'importance des relations commerciales et d'investissement entre les pays africains et arabes pour accélérer le développement économique et social de ces pays. La commissaire en charge des infrastructures de l'Union africaine a mis l'accent sur l'accélération du rythme de développement des relations commerciales entre les deux espaces. Un marché d'environ 1,2 milliard d'individus et qui disposent d'importantes potentialités économiques. le Dr Ilham Ibrahim a également affirmé que l'exploitation des ressources des régions africaine et arabe pourrait être un frein à la pauvreté, régler les conflits politiques, améliorer la vie des populations et promouvoir un développement durable. A cet effet, une stratégie économique régionale est indispensable, exécutée et supervisée par des institutions compétentes, dans le but de promouvoir le développement à travers l'échange des produits et services et la protection de l'environnement, a ajouté la commissaire. Elle a aussi plaidé en faveur d'une augmentation des volumes d'échanges commerciaux et de l'investissement entre l'Afrique et le monde arabe. Elle a aussi appelé les investisseurs arabes à s'orienter vers le continent africain, surtout après la crise financière et économique mondiale, en raison du taux élevé de profit enregistré par le continent dans le domaine des investissements étrangers.En mars dernier, la Commission permanente pour la coopération afro-arabe s'est réunie au Caire, pour les préparatifs du 2e sommet afro-arabe.Cette réunion a examiné un certain nombre de questions se rapportant aux moyens de renforcer la coopération arabo-africaine dans différents domaines, ainsi qu'à des questions politiques d'intérêt commun. Dans le domaine commercial et économique, la commission a discuté de la création d'un forum de développement afro-arabe et du plan d'action conjoint pour le développement de l'agriculture et de la sécurité alimentaire dans le monde arabe et en Afrique, adopté dernièrement à Charm El Cheikh en Egypte, ainsi que de la mise en place d'une chambre commune de commerce, d'industrie et d'agriculture, d'une zone de libre-échange et d'une union des investisseurs arabes et africains.Sur le plan culturel, la réunion a évoqué les moyens de développer l'Institut culturel arabo-africain, basé au Mali, ainsi que la possibilité d'organiser un championnat de football et un festival de cinéma. La Commission permanente pour la coopération afro-arabe est composée de douze pays de la partie arabe ,en l'occurrence l'Algérie, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Irak, la Jordanie, le Koweït, le Liban, la Libye, la Palestine, la Mauritanie, le Maroc et la Syrie, et autant de pays de la partie africaine représentée par l'Angola, le Burkina Faso, le Congo, l'Egypte, le Ghana, la Guinée, l'île Maurice, le Mozambique, la Sierra Leone, le Swaziland, la Tanzanie et la Tunisie. Le sommet afro-arabe a exprimé des vœux généreux et des ambitions légitimes devant permettre à plus de 400 millions d'humains de bénéficier d'une coopération rentable aussi bien pour les Africains qui disposent de richesses naturelles immenses, de ressources hydrauliques importantes et de terres agricoles pouvant nourrir l'humanité, mais en jachère, et pour les Arabes qui disposent de capitaux colossaux déposés dans des banques occidentales, capables de dynamiser l'Afrique et de drainer la technologie et le savoir-faire nécessaires à une dynamique propre afro-arabe. Cependant, les lobbies d'intérêts occidentaux permettraient-ils l'avènement d'un partenariat stratégique afro-arabe qui menacerait leurs intérêts dans les deux régions ?. Au-delà de ce risque- ce qui renforce le scepticisme sur l'aboutissement de ce projet et l'incapacité des pays arabes de réformer leur organisation sclérosée encore moins de créer un marché commun et d'intensifier leur coopération économique et commerciale-, les perspectives d'un partenariat afro-arabe semblent être sombres.
A. G.


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