Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a mis en garde hier contre les politiques énergétiques européennes qui entravent le développement de l'industrie gazière. «Si les perspectives gazières à long terme nous rassurent sur la poursuite de l'expansion de l'industrie gazière (...) elle subit parfois les conséquences de politiques gouvernementales qui entravent son développement», a indiqué M. Khelil lors du premier forum de consultation et d'échange d'informations sur le marché du gaz naturel. Le ministre a précisé que ces politiques poursuivies par de grands pays consommateurs européens en matière de fiscalité gazière ne répondent ni aux préoccupations environnementales ni au souci de satisfaire à moindre coût les besoins du consommateur. «Si on reconnaît que le gaz est une énergie plus propre que le charbon, il faut lui donner un certain avantage fiscal», a expliqué le ministre en marge du forum, en appelant les pays européens à «changer leur politique pour encourager la consommation du gaz naturel». De plus, a-t-il relevé, les barrières rencontrées par les entreprises des pays exportateurs, comme Sonatrach et Gazprom, à investir dans les marchés européens pour alimenter directement l'utilisateur final, constituent «un frein à l'expansion de l'industrie gazière», a-t-il souligné. Interrogé si ces contraintes étaient le fait de gouvernements européens ou des compagnies, le ministre s'est limité à dire : «Je ne sais si ce sont les compagnies ou les gouvernements qui imposent ces choses», avant de relever que «les compagnies reflètent leurs gouvernements». De telles politiques, favorisant certaines sources d'énergie et industries au détriment d'autres, reflètent «une vision étriquée et de court terme qui ne peuvent s'expliquer que par des préoccupations de protection d'intérêts étroits», a estimé M. Khelil. Notre pays, relié par gazoducs à l'Espagne et à l'Italie, exporte actuellement 62 milliards m3 de gaz/an, dont 12% vers l'Europe.