Le peintre algérien Khaled Boukraa présente jusqu'au 10 décembre à la galerie Asselah Hocine (Alger) l'exposition "Les fenêtres du cœur", regroupant une trentaine de toiles marquées par une recherche esthétique basée sur l'harmonie ou la confrontation des couleurs que l'artiste magnifie dans des configurations abstraites et semi abstraites. Inaugurée dimanche, cette exposition organisée par l'Etablissement Arts et Culture d'Alger, invite le visiteur à partager la vision "intérieure" du peintre sur des thèmes comme la nature, le patrimoine architectural et culturel algérien ou encore sur des préoccupations d'ordre personnel comme l'amitié ou l'enfance. Avec des titres aussi divers que "Ouled Naïl", "La danse de l'âme" ou encore "Les femmes de mon pays", les toiles de cet artiste autodidacte originaire de M'slia, peintes à l'huile ou à l'acrylique, mettent en avant le jeu entre différentes taches de couleurs (orange, bleu ciel, jaune, rose, etc.) pour faire apparaître des formes familières (cavaliers, violoncellistes, bâtisses historiques,...), donnant aux tableaux un aspect étrange et expressif, entre le figuratif et l'abstraction. Dans d'autres œuvres, comme la série "déchirures", Khaled Boukraa propose un travail sur des matériaux de récupération (bois, cordes), à travers un découpage de la matière physique de la toile dont il reconfigure les formes avec des nœuds et des attaches afin de "symboliser les liens avec des êtres chers", explique-t-il. Dans ces tableaux aux formes reconstruites, l'artiste dit également s'être inspiré d'une anecdote sur le philosophe allemand Emmanuel Kant qui, interrogé par des amis sur des tableaux de maisons en ruines dans son bureau, disait " il n'y a rien qui me donne plus envie de bâtir que la vision de ces ruines". Né à Damas (Syrie) en 1970, Khaled Boukraa compte à son actif plusieurs expositions individuelles et collectives en Algérie, en Tunisie et au Qatar. Il a également illustré des couvertures de romans d'écrivains arabes comme "L'archipel des mouches" de l'algérien Bachir Mefti et "Imaraa Kharedj Ezzaman" (Une femme hors du temps) de l'auteure palestinienne Seloua Al Bouna.