Le président de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP), Hamid Haddadj, a estimé que l'affaire de corruption présumée du match CA Batna - JS Saoura de la saison 2012-2013 a été traitée de la façon la "plus équitable selon les textes en vigueur". "Je n'ai pas souvenance d'un cas de corruption qui est arrivé sur mon bureau", a d'abord lâché M. Haddadj lors de la clôture du séminaire régional sur l'intégrité dans le sport, lundi soir à Alger, avant de se rétracter sur insistance de l'APS et de revenir sur sa déclaration. "Depuis que je suis à la tête de la commission de discipline, j'ai eu à traiter un seul cas lié à la corruption et je l'ai bien traité. Contrairement à ce que les gens disent, cette affaire a été traitée de la manière la plus équitable selon les textes disponibles en la matière", a déclaré l'ancien président de la Fédération algérienne de football (FAF). "Ils (dirigeants du CA Batna, ndlr) sont partis se plaindre à la cour suprême, alors nous devons attendre le jugement définitif pour nous prononcer encore sur ce cas", a-t-il ajouté. Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, avait déclaré dimanche, lors d'une conférence de presse organisée en marge du séminaire régional sur l'intégrité dans le sport, que cette affaire était toujours au niveau de la justice et que la fédération et la LFP se prononceront en fonction des décisions prises par la première. Genèse d'une affaire "floue" "Après que notre organe juridictionnel a jugé que les preuves du CAB étaient insuffisantes, le club batnéen a saisi la justice pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Sur la base des décisions prises par la justice, nous nous prononcerons", avait-il fait savoir. Cette affaire remonte au lundi 22 octobre 2012 lorsque deux joueurs du CA Batna auraient été approchés à Aïn M'lila par un manager répondant au nom de Nouri Benaïssa qui s'était présenté en qualité d'émissaire de la JS Saoura. Le président du CAB, Farid Nezzar, avait alors soutenu que cette personne avait été mandatée pour arranger le match de l'équipe de la Saoura contre les Batnéens (0-0), comptant pour la 8e journée de la Ligue 1. Il avait notamment affirmé à la presse qu'il détenait "les preuves d'une tentative d'arrangement du match CAB - JSS". Un fait que le président de la JSS de l'époque, Mohamed Zerouati, avait vigoureusement nié, assurant qu'il était le seul représentant de l'équipe tandis que le dénommé Benaïssa "ne représentait que lui-même". Il avait également affirmé que la JSS n'était concernée "ni de près ni de loin par ce scandale monté de toutes pièces pour déstabiliser la JSS". Mais après deux reports du procès, le tribunal d'Aïn M'lila a condamné Mohamed Zerouati et deux autres personnes, Nouri Benaïssa et Imad Barka, à 18 mois de prison ferme, un million d'amende pour chacun et 200.000 dinars d'amende au titre de dommages et intérêts au profit du CAB, pour "tentative de corruption de deux joueurs du CAB". Le club des Aurès, aujourd'hui relégué en Ligue 2, appelle à l'application de l'article 80 du code disciplinaire qui stipule que dans le cas d'une affaire de corruption ou tentative de corruption, il est prononcé une interdiction à vie d'exercer toute fonction et/ou activité en relation avec le football pour le contrevenant, en plus de la rétrogradation du club en division inférieure.