Le signal de la télévision régionale de Valence (est de l'Espagne) a été coupé vendredi en milieu de journée après 26 ans d'émission, malgré les protestations à l'antenne des journalistes, qui avaient repoussé dans la nuit plusieurs autres tentatives. Vous n'avez pas honte!, RTVV (Radio télévision valencienne, ndlr) ne ferme pas, criaient notamment certains des journalistes, dont environ 300 étaient réunis sur le plateau, où ils émettaient en direct depuis des jours pour dénoncer la fermeture de la télévision. A 12H19 (11H19 GMT), l'écran est subitement devenu noir. Les dernières images avaient montré les liquidateurs judiciaires entrant dans le bâtiment, escorté par des policiers qui venaient déloger les manifestants. Après avoir annoncé début novembre la fermeture de la télévision valencienne, le gouvernement régional a publié jeudi dans le bulletin officiel la loi de suppression, dissolution et liquidation de la station, selon le site de RTVV. La radio s'est éteinte mais la télévision continue. Nous maintenons l'antenne malgré plusieurs tentatives de couper le signal mais ils n'y sont pas parvenus grâce à la résistance des collègues, avait déclaré vendredi matin, à la radio publique espagnole, la vice-présidente du comité d'entreprise, Salut Alcover. Ca a été une nuit très triste, mais en même temps inoubliable et très émouvante pour cette entreprise car nous, les employés, continuons à émettre, avait-elle ajouté. Des agents de police avaient été déployés dans la nuit devant le siège de la télévision, faisant face aux employés, selon les images diffusées par les médias espagnols. La radio publique de Valence s'est éteinte peu avant minuit, rapportaient les médias, mais les journalistes de télévision ont démarré juste après une émission en direct, relatant le déroulement des évènements. Deux présentateurs parlaient devant l'image d'une croix et le message Ci-gît RTVV, maltraitée, exploitée, manipulée et assassinée par le Parti populaire, de droite, au pouvoir dans la région et en Espagne, selon une capture d'écran publiée par le site du journal El Mundo. Le gouvernement régional de Valence avait annoncé la fermeture de la station, qui croule sous une dette de plus d'un milliard d'euros, le 5 novembre, quelques heures après l'annulation par la justice d'un plan social concernant 1.000 des 1.700 employés du groupe, se disant incapable financièrement de réintégrer les salariés licenciés.