Marseille qui a "touché le fond dans le contenu et l'état d'esprit", selon son président Vincent Labrune, a confié les rênes de l'équipe à José Anigo jusqu'à la trêve pour succéder à Elie Baup afin de créer un "choc psychologique" et viser la 3e place, son objectif de début de saison. "On a été rattrapé par un principe de réalité: on a perdu 50% de nos matches officiels cette saison et on n'a pas vu de progression majeure dans le jeu", a déclaré Vincent Labrune lundi. "Je n'avais jamais pensé une seconde que je changerais d'entraîneur. Je l'ai aussi montré en 2011 avec Deschamps. Mais on n'avait plus de solution. C'est aussi mon rôle de séparer l'humain et mon rôle de chef d'entreprise", a-t-il ajouté. Au lendemain de la 4e défaite à domicile en championnat cette saison, face au promu Nantes (1-0), le président marseillais a annoncé samedi à Baup qu'il se séparait de lui. "J'ai acquis la conviction que si on ne créait pas un choc psychologique à court terme, on ne pouvait pas redresser la barre", a encore déclaré le président Labrune. Parcours chaotique Arrivé à la suite de Didier Deschamps à l'été 2012, l'entraîneur à la casquette avait conduit à la surprise générale l'OM à une 2e place en championnat, synonyme de qualification directe pour la Ligue des champions. Mais cette saison, les Marseillais réalisent un parcours chaotique, marqué par cinq défaites en autant de matches de Ligue des champions, six défaites en L1 et un retard de 9 points sur la 3e place du classement de Ligue 1, actuellement occupée par Lille, objectif affiché clairement en début de saison. "On a des objectifs sportifs cette saison qui sont encore réalisables. Pour qu'ils se réalisent il fallait changer d'entraîneur", a insisté le président. Malgré un recrutement onéreux à l'intersaison (environ 36 millions d'euros pour Thauvin, Payet, Imbula, Lemina et Khalifa), l'OM affiche des performances loin du standing du club. "C'est le foot qui veut ça, on est tous coupable mais le premier responsable c'est l'entraîneur", a ajouté Labrune. Le directeur sportif José Anigo, qui avait déjà assuré deux intérims par le passé, en 2001/2002 puis en 2004 après le limogeage d'Alain Perrin, prendra les rênes de l'équipe "au minimum jusqu'à la trêve". Labrune a également assuré qu'il n'avait pas pour l'heure en tête le nom d'un successeur. "Je n'ai même pas le début d'une shortlist. Il n'est pas question de se tromper, on ouvrira une réflexion dans les semaines qui viennent, il ne faut surtout pas se tromper dans le choix du prochain" entraîneur. Figure historique de l'OM, Anigo, ancien joueur puis entraîneur et enfin directeur sportif du club, a vécu des derniers mois très difficiles avec l'assassinat en septembre de son fils Adrien, 30 ans, tué par balles dans les quartiers Nord de Marseille. 'Pas laissé le choix' Anigo à qui Labrune n'a "pas franchement laissé le choix" ne "pensai(t) pas revenir à ce poste mais on ne peut jamais dire jamais car le club dans des moments très difficiles pour moi a joué un rôle très important". Il dirigera l'OM dès mercredi contre Dortmund lors de la 6e et dernière journée de Ligue des champions pour éviter à son équipe, déjà éliminée de toute compétition européenne, de devenir la première équipe française à terminer une phase de poule sans aucun point. Mais la tâche s'annonce ardue sans Valbuena et André Ayew blessés et Nkoulou et Romao suspendus, tandis que les Allemands devront gagner à tout prix pour se qualifier. L'OM se rendra ensuite dimanche à Lyon lors de la 18e journée de L1. Le calendrier "est loin d'être un cadeau, a reconnu Anigo. Mais aujourd'hui il ne faut pas regarder l'adversaire. Il faut voir ce que nous on est capable de faire. Actuellement pour nous c'est difficile contre tout le monde".