Le ministre des Finances, Karim Djoudi a souligné la stabilité des grands équilibres macro-économiques de l'Algérie et leur amélioration progressive ces dernières années, rappelant les efforts consentis par l'Etat pour relancer l'économie. "En 2012, le profil de la balance des paiements s'est notablement amélioré situant le compte courant par rapport au PIB à 6% et les réserves de change se sont renforcés pour couvrir 36,5 mois d'importation de biens et services", a-t-il affirmé dans un entretien publié par la revue "La lettre d'Al Djazaïr" éditée par le bureau de la Banque mondiale à Alger. En matière d'endettement extérieur, les indicateurs sont également passés au vert, a ajouté le ministre, relevant que la dette extérieure ne représente plus que 1,8 % du PIB et la dette intérieure publique se situe à 8,3% du PIB à 2012. Evoquant les équilibres internes, le ministre a affirmé que la tendance à l'accélération de l'inflation observée au cours de l'année 2012 enregistre un net recul. "Les prévisions de clôture pour 2013 situent le taux d'inflation à hauteur de 3,5%" a-t-il avancé à la revue "La lettre d'Al Djazaïr" qui le qualifie "d'homme de conviction", "discret", "peu disert" et de "travailleur acharné". L'épargne publique a connu aussi une forte évolution à la hausse, progressant pour s'établir à fin 2012, à 5.663,4 milliards de DA représentant 35,6% du PIB et deux fois et demi les crédits consommés les années antérieures. A une question relative au défi majeur de la diversification de l'économie algérienne, M. Djoudi a indiqué que " l'Algérie a consenti de grands efforts pour relancer son économie en termes d'élargissement de la base productive". Le ministre en veut pour preuve le développement de la PME en Algérie à travers une création moyenne sur la période 2001-2011 de 25.000 à 30. 000 PME par an, soit une progression de près de 10% par an. "Actuellement, les PME emploient plus de 50% de la population active", a-t-il ajouté. Le ministre a souligné que les pouvoirs publics "ont consenti et consentent d'important efforts" pour créer un environnement favorable au développement des secteurs industriels et des services en général et des PME/PMI en particulier. Emploi de jeunes : 1.000 milliards de DA de dotations budgétaires Au titre des mesures ciblant l'amélioration de l'environnement de l'entreprise, M. Djoudi a cité l'octroi d'incitations fiscales, parafiscales, douanières et foncières ainsi la bonification de taux d'intérêts et la simplification des procédures. "Des accords de partenariats ont été également conclus avec des entreprises étrangères dans les secteurs de l'industrie mécanique et de l'automobile, du textile, de la pétrochimie et de la pharmacie, de l'agro-alimentaire et de la sidérurgie, pendant que d'autre sont en cours ", a-t-il précisé. Concernant la question de l'emploi, le ministre a indiqué que les pouvoirs publics consacrent un intérêt particulier à la promotion de l'emploi, à travers la mise en place de dispositifs et de mécanismes d'aide à l'emploi des jeunes et à leur réinsertion professionnelle. M. Djoudi note que le taux de chômage de cette frange de la population active a enregistré un net recul puisqu'il est passé de 47,8% en 2001 à 22,4% en 2011, soit un repli du taux de chômage de 25,4 points de pourcentage en dix ans. Se référant à une enquête emploi de l'ONS de 2011, M. Djoudi a noté dans le même sens que "le taux de chômage des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur a baissé significativement en passant de 21,4% en 2010 à 16,1% en 2011". Dans l'objectif d'une prise en charge convenable de la demande en emploi, le ministre a mis en exergue l'effort de l'Etat qui a quadruplé entre 2008 et 2013. Selon le ministre, les dotations budgétaires en direction de l'ensemble des dispositifs s'élèvent pour cette période à plus de 1.000 milliards de DA, soit l'équivalent de 13 milliards de dollars. "Pour les années 2011, 2012, 2013 les dispositifs destinés à l'insertion des jeunes diplômés ont bénéficié d'une enveloppe de 600 milliards de DA générant plus de 2,9 millions d'emplois", a-t-il précisé. A une question relative au regard des observateurs vis-à-vis de l'Algérie et qui parfois ont l'impression de percevoir deux Algérie, M. Djoudi a répondu "qu'il n'existe qu'une seule Algérie". "Nous sommes conscients que des efforts doivent être déployés en matière de communication institutionnelle", a-t-il reconnu, ajoutant que "nous comptons beaucoup sur la collaboration de nos partenaires sur le plan international notamment la Banque mondiale, pour véhiculer une image réaliste sur notre pays et faire partager à grande échelle les différentes expériences que l'Algérie a pu capitaliser à travers son processus de développement politique économique et social".