Pour la première fois depuis le commencement de la crise politique en Syrie, l'Occident a fait comprendre à l'opposition syrienne installée à l'étranger que le président Bachar el-Assad doit se maintenir au pouvoir, a rapporté l'agence Reuters se référant à une source au sein de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution. «Nos amis occidentaux ont fait comprendre [le 13 décembre] à Londres qu'actuellement, ils ne pouvaient pas concevoir le départ d'Assad, car cela pourrait déboucher, selon eux, sur le chaos et conduire des islamistes au pouvoir», a indiqué l'interlocuteur de l'agence ayant requis l'anonymat. Les pays occidentaux qui ont accordé dès le début de la crise politique syrienne leur soutien à l'opposition ont ainsi fait comprendre lors de la récente réunion des Amis de la Syrie que suite à la montée des islamistes, y compris des cellules de la nébuleuse terroriste Al-Qaïda, le maintien du pouvoir actuel en Syrie s'imposait. Evoquant la présidentielle syrienne prévue en 2014, l'interlocuteur de Reuters a souligné que «certains semblent avoir oublié que Bachar el-Assad avait utilisé des armes chimiques contre son peuple et ils ne s'opposent pas à sa réélection». Depuis mars 2011, la Syrie est secouée par un conflit armé entre les forces gouvernementales et les groupes armés de l'opposition. D'après les Nations unies, le conflit a déjà fait près de 100 000 morts. Les «rebelles» syriens bénéficient d'un soutien étranger. Damas affirme que des milliers de mercenaires étrangers, y compris des commandos terroristes, combattent dans les rangs de l'opposition armée. Lutte antiterroriste La lutte contre le terrorisme sera au centre de la conférence internationale de paix sur la Syrie qui aura lieu le 22 janvier prochain en Suisse, a estimé hier devant les journalistes à Moscou le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. «Ce sera l'un des principaux thèmes de la conférence que nous espérons convoquer le 22 janvier à Montreux, la menace terroriste constituant le principal obstacle au règlement de la crise», a déclaré M.Lavrov. Selon lui, Moscou est préoccupé par le fait que l'internationale terroriste prenne ses quartiers en Syrie, les Américains et les Européens s'en rendant eux aussi de mieux en mieux compte en raison de leur position actuelle. «L'influence des groupes terroristes sur la situation (en Syrie, ndlr) augmente. Les terroristes se déguisent et se présentent comme un front islamique sans aucun lien avec Al-Qaïda, mais il n'en est rien. Ce sont des personnes partageant la même idéologie. Ce sont des personnes aux idées djihadistes qui n'acceptent pas l'existence d'une Syrie multiconfessionnelle et multiethnique. Ces éléments représentent à présent la principale menace non seulement pour la Syrie, mais aussi pour l'ensemble du Proche-Orient», a souligné le chef de la diplomatie russe. Initialement prévue à Genève, la conférence internationale consacrée au règlement de la crise syrienne se tiendra le 22 janvier prochain à Montreux, sur le lac Léman. La date et le lieu de ce forum ont été confirmés mardi par l'envoyé spécial des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi.