"Ombeline", fiction du réalisateur français Stéphane Cazès, portant à l'écran la condition des mères détenues et des enfants nés en milieu carcéral, a été présenté jeudi aux cinéphiles algérois. Projeté en ouverture du 4ème Festival international du cinéma d'Alger (Fica), dédié au film engagé, "Ombeline" relate le parcours d'une jeune détenue qui met au monde son enfant, l'élève en prison et lutte pour le garder le plus longtemps possible auprès d'elle. D'une durée de 95 min ce film met en avant les bouleversements qu'opère la naissance de Lucas sur la vie, le comportement et la personnalité de sa mère, Ombeline, à qui la loi n'accorde que 18 mois avant de placer son enfant dans une famille d'accueil. Les rapports mère-enfant sur lesquels se focalise le réalisateur deviennent un privilège en prison, la jeune mère se doit d'afficher une conduite irréprochable pour pouvoir garder le landau de son fils dans sa cellule, l'allaiter ou profiter de la nurserie. "Ombeline" dont l'idée de départ selon son réalisateur était une étude "sur l'impact de la prison sur les enfants qui y sont nés", met aussi en avant la solidarité entre les détenues. Au-delà de la mère et de l'enfant, le film propose une immersion dans le milieu carcéral et dans la lutte pour la réinsertion. Totalement inspiré de faits et de parcours réels, "Ombeline" a nécessité "plus de sept ans de documentation" au scénariste et réalisateur Stéphane Cazés qui se rendait en prison "à la rencontre de ces mères détenues pendant deux ans", après avoir "rencontré plusieurs employé du milieu carcéral et d'anciennes détenues", a-t-il déclaré. Inauguré jeudi, le 4e Festival international du cinéma d'Alger (Fica) dédié au film engagé se poursuivra jusqu'au 26 décembre avec trois projections quotidiennes prévues à la salle El Mouggar. Huit longs-métrages et onze films documentaires sont en lice pour le Grand prix du Fica.