Les conditions de vie dans nos cités universitaires ont souvent été décriées par les premiers concernés eux-mêmes, à savoir les étudiants.Bien que des améliorations notables aient été apportées ces derniers temps, beaucoup de choses restent à accomplir, particulièrement en matière de comportement des locataires, les cadres de demain. A la cité universitaire de jeunes filles de Dély Ibrahim, sur la trentaine de douches existantes, seules sept sont fonctionnelles. Ce qui est loin de suffire aux 1800 résidentes. De l'avis de Lynda, étudiante en fin de cycle et pour qui l'hygiène corporelle est indissociable de la propreté du milieu dans lequel on vit, les horaires fixés pour l'ouverture des douches n'arrangent pas les étudiantes, particulièrement celles qui pratiquent le sport. Il faut reconnaître, affirmera une autre résidente, que les agents de nettoyage sont à cheval. Malheureusement, certaines résidentes ne veillent pas au maintien de la propreté au niveau des pavillons. Jeter leurs déchets par les fenêtres est malheureusement propre à certaines étudiantes. C'est dire que la dégradation des conditions d'hygiène au sein de la cité universitaire n'est pas du seul ressort de l'administration. Comme c'est le cas pour la plupart des cités universitaires, le problème de la surcharge a été soulevé par les résidentes. Ces dernières déplorent les conditions dans lesquelles elles sont hébergées. D'une capacité théorique de 1600 places, la cité héberge actuellement plus de 1800 résidentes, où le calme, condition première pour réussir ses études, est totalement absent. «A quoi sert de mettre en place un règlement intérieur s'il n'est pas respecté», s'est interrogée une étudiante en sociologie. En sus du problème de la surcharge, les comportements de certaines étudiantes constituent un obstacle de taille pour la bonne gestion de la résidence. «La musique à un volume élevé et le tapage nocturne sont les deux phénomènes qui caractérisent notre cité», a signalé une résidente de cette cité. Ces infractions sont dans la plupart des cas à l'origine d'altercations entre étudiantes, auxquelles vient s'ajouter l'usage du téléphone portable à des heures tardives, alors que certaines sont déjà couchées. La fermeture de l'unique salle de lecture au niveau de cette résidence vient ajouter à leur désarroi, obligeant les étudiantes à réviser dans leurs chambres. Ce qui n'est pas aisé quand on sait que certaines sont à huit dans une seule pièce. Par ailleurs, les conditions de restauration ont été soulevées par les résidentes, particulièrement depuis l'affectation du restaurant de la cité universitaire II garçons, ce qui les a poussées à s'entasser dans celui de la cité universitaire I. La décision de séparer les filles et les garçons pendant le déjeuner est, de l'avis d'étudiantes rencontrées sur les lieux, absurde, d'autant que les cours dispensés au sein des établissements universitaires le sont pour deux sexes. Il convient de souligner enfin que la résidence universitaire II de Dély Ibrahim est dépourvue d'infrastructures sportives. Seul un petit stade non aménagé permet aux résidentes qui pratiquent le sport de s'entraîner. Restent les activités culturelles pour lesquelles une partie du restaurant a été aménagée.