Le malaise est perceptible parmi les étudiants des cités universitaires. La dégradation des conditions de vie, due à la surcharge des sites d'hébergement, et la mauvaise qualité de la nourriture servie dans les restos U sont à l'origine d'une vague de mécontentements. Manque d'hygiène, surcharge des structures, mauvaise restauration et problème de transport constituent le quotidien de milliers d'étudiants à travers les 14 résidences universitaires que compte la wilaya de Constantine. Ces résidences ont une capacité théorique de 24 000 lits alors que l'on recense près de 37 000 étudiants, soit un écart de 13 000 lits. Les innombrables communiqués qui émanent, quotidiennement, des organisations estudiantines confirment le malaise ambiant et le climat de tension qui règnent dans les cités Universitaires. Un état de fait qui a d'ailleurs, permis à certaines organisations de s'imposer comme alternative pour résoudre les problèmes des étudiants face à une direction qui brille par son absence. Une situation qui a laissé la voie libre à une ingérence dans les affaires administratives comme c'est le cas de la section UGEL de pharmacie et de chirurgie dentaire qui menace de paralyser leur département situé au Boulevard Chihani Bachir, dans les faubourgs de la ville, en lançant un mot d'ordre de mobilisation à ses troupes pour se tenir prêtes à déclencher une grève. La sécurité fait défaut Par ailleurs, l'état des lieux, jugé catastrophique par les résidents, est, depuis plusieurs semaines, à l'origine d'une vague de mécontentement, à l'instar de ce qui se passe aux résidences de Zouaghi Slimane et Mentouri. Nombreuses sont les doléances des résidents qui se plaignent de la qualité des repas, du calvaire des chaînes, des étrangers qui occupent les chambres, des agressions à l'intérieur des cités et des chiens errants. A cela s'ajoute l'état déplorable des douches et des sanitaires. La direction des œuvres universitaires (DOU) est souvent mise à l'index. Dans ce sillage, les conditions d'hébergement se dégradent de plus en plus et des décharges sauvages sont déplorées dans de nombreuses cités. Et ce ne sont pas les nouvelles réalisations qui pourraient résoudre le problème de surcharge, car ces mêmes infrastructures se sont avérées déficientes quelques années seulement après leur réception. Concernant le problème de transport, selon la direction des œuvres universitaires, les cités disposent de 40 bus pour 21 000 résidents, soit un bus pour 525 personnes, ce qui explique la bousculade indescriptible enregistrée chaque matin et à la sortie des cours. Ce problème perdure, et les solutions ne semblent pas être pour demain. Quant à la qualité des repas, l'on tente ces derniers temps à l'améliorer et des mesures d'hygiène draconiennes sont désormais de rigueur aux restaurants des cités universitaires. Ceci, pour éviter le drame qui s'est produit dans la nuit du 3 au 4 février dernier à la cité Nahas Nabil où il a été confirmé que, parmi les causes de la toxi-infection collective qui a touché plus de 400 étudiantes, figurait, en tête de liste, l'état déplorable de l'hygiène dans les cuisines. Rappelons qu'à la suite de cette affaire, de fermes décisions ont été prises par l'administration pour une application stricte des règles d'hygiène à l'intérieur des cuisines et des lieux de stockage des produits alimentaires.