Les Etats-Unis multiplient les efforts pour ouvrir des négociations entre le président sud-soudanais Salva Kiir et son rival, l'ex-vice-président Riek Machar, mais font face à une situation très compliquée et précaire, a assuré lundi le département d'Etat. Le secrétaire d'Etat John Kerry a parlé quasiment tous les jours aux deux rivaux, dont les troupes s'affrontent depuis deux semaines, pour tenter d'apaiser les tensions entre leurs deux camps. L'émissaire américain Donald Booth était de son côté lundi à Juba, après avoir passé Noël dans la région, pour essayer de finaliser les détails d'un dialogue politique, dans l'espoir de faire démarrer des négociations dans les prochains, a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine Marie Harf. Mais la situation est très compliquée et précaire, a-t-elle ajouté. Le Soudan du Sud est déchiré depuis le 15 décembre par d'intenses combats alimentés par une rivalité entre le président Salva Kiir et son ex-vice président, limogé en juillet. Le premier accuse le second de tentative de coup d'Etat. Riek Machar nie et reproche à M. Kiir de chercher à éliminer ses rivaux. Les rebelles ont pris en quelques jours le contrôle de capitales régionales comme Bentiu, dans l'Etat pétrolier d'Unité (nord), et Bor, reprise par l'armée depuis. Les Etats-Unis ont évacué du pays quelque 400 de leurs ressortissants et 700 citoyens de 27 autres pays, a précisé lundi Mme Harf. Le secrétaire d'Etat John Kerry a de son côté prévenu les deux camps que les Etats-Unis --fervents soutiens du pays depuis son indépendance en juillet 2011-- mettraient un terme à leur aide en cas de coup de force militaire. Des dirigeants d'Afrique de l'Est ont donné jusqu'à mardi aux deux rivaux pour entamer des pourparlers et cesser les combats, mais les efforts de paix sont dans l'impasse. Riek Machar, qui réclame purement et simplement le départ de Salva Kiir, ne veut s'engager à aucun cessez-le-feu tant que tous ses alliés ne seront pas libérés. Les dirigeants sud-soudanais doivent faire un choix. Ils peuvent choisir de mettre un terme à la violence. Ils peuvent faire le choix de résoudre leurs divergences pacifiquement, a déclaré Marie Harf. Il est maintenant temps pour ces dirigeants qui ont œuvré à créer une nouvelle nation de (...) prendre les bonnes décisions, a-t-elle ajouté.