Des accrochages ont opposé pour la troisième journée consécutive les forces de sécurité à des hommes armés dans la ville irakienne de Ramadi, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad. Quatre commissariats ont été incendiés dont l'un était toujours en feu, a constaté le reporter, qui a également fait état de deux véhicules militaires brûlés. Les affrontements ont commencé lundi à la suite du démantèlement par les forces de sécurité d'un campement anti-gouvernemental à Ramadi, le plus important du pays, érigé depuis un an par des sunnites pour protester contre la politique du Premier ministre Nouri al-Maliki, un chiite qu'ils accusent d'accaparer le pouvoir et de marginaliser leur communauté. Au moins 13 activistes armés et un militaire sont morts dans ces violences lundi et mardi. Le Premier ministre a annoncé mardi que l'armée allait se retirer des villes de la province d'Al-Anbar, dont Ramadi est le chef-lieu, dans une tentative de prévenir une escalade. Ce retrait de l'armée était l'une des exigences des 44 députés qui avaient présenté leur démission lundi soir après le démantèlement du camp, qualifié par M. Maliki de "quartier général d'Al-Qaïda" Dans un autre geste visant à apaiser les habitants d'Al-Anbar, le gouvernement a annoncé mardi avoir décidé de fournir une aide à cette province, notamment sous forme de nourriture, carburant, matériel médical et médicaments. Pour le Premier ministre irakien, la fermeture du principal camp de protestataires du pays représente une relative victoire même si elle risque d'attiser la colère de la communauté sunnite.