Des affrontements ont fait 13 morts lundi lorsque la police irakienne a voulu démanteler un camp de manifestants sunnites à Ramadi, dans la province occidentale d'Anbar, a-t-on appris de sources médicales et policières. Des milliers de sunnites, minoritaires en Irak, manifestent dans la région depuis décembre 2012 pour dénoncer ce qu'ils perçoivent comme une marginalisation de leur communauté par le gouvernement du Premier ministre chiite Nouri al Maliki. Selon la police, des hommes armés ont ouvert le feu sur les forces spéciales qui cherchaient à entrer à Ramadi. Dans le nord de la ville, au moins trois policiers ont été tués et quatre véhicules détruits. Les corps de dix autres personnes ont été amenés à la morgue de la ville, a-t-on précisé de source médicale. Des explosions et des fusillades ont retenti dans plusieurs quartiers de la ville. A Falloudja, des hommes armés ont attaqué des patrouilles de l'armée déployées le long de la route qui conduit à Ramadi. Le ministère de la Défense a affirmé que le camp sunnite abritait des combattants liés au réseau Al Qaïda et qu'il serait démantelé comme prévu. "Un accord a été conclu dimanche soir après de longues négociations afin que les tentes soient enlevées par la police locale, sans l'intervention de l'armée", a précisé à la télévision le général Mohammed al Askari, porte-parole du ministère. Les Nations unies ont lancé un appel à la retenue et au respect de l'accord conclu durant le week-end. Les attaques de groupes sunnites radicaux se sont multipliées cette année et visent surtout des civils chiites, ainsi que des représentants du gouvernement et des forces de l'ordre. D'après l'Onu, plus de 8.000 personnes ont été tuées en Irak en 2013.