Des milliers d'Irakiens sunnites ont manifesté, avant-hier, pour protester contre la politique du premier ministre chiite Nouri al-Maliki et appeler à la libération de prisonniers. Une importante mobilisation anti-gouvernementale a été lancée il y a deux semaines. Ces manifestations font suite à l'arrestation pour "terrorisme" le 20 décembre de neuf gardes du ministre des Finances Rifaa al-Issawi, un sunnite membre du bloc d'opposition laïque Iraqiya, critique de M. Maliki, accusé depuis plus d'un an par ses détracteurs d'accaparer le pouvoir. Des centaines de personnes se sont rassemblées dans l'enceinte de la mosquée Abou Hanifa dans le quartier majoritairement sunnite d'Azamiyah à Bagdad, mais ont été empêchées par les forces de sécurité de sortir manifester dans la rue. Elles brandissaient des bannières appelant à la libération des détenus, réclamant le respect des droits de l'homme dans les prisons et l'abrogation de la loi antiterroriste, utilisée selon elles, par le pouvoir pour s'en prendre à la communauté sunnite. Le mouvement de protestation sunnite a reçu l'appui du puissant chef chiite radical Moqtada al-Sadr qui critique sévèrement M. Maliki même s'il a cinq ministres au gouvernement. D'imposantes manifestations ont également eu lieu dans dans les provinces de Salaheddine, Diyala, Kirkouk et Ninive, au nord de Bagdad. Dans la province d'Al-Anbar à l'ouest, les protestataires bloquaient toujours une autoroute reliant Bagdad à la Jordanie et la Syrie, pour le 12e jour consécutif. Une banderole portée par les manifestants avec une photo de M. Maliki, le traite "de menteur, sectaire, voleur et imposteur".