Le secrétaire général du ministère de l'Intérieur et des collectivités locales, Ahmed Adli, a affirmé mardi à Ghardaïa que "les pouvoirs publics s'attellent à concrétiser sur le terrain les mesures prises par le Premier ministre visant à effacer les stigmates des événements qu'a connus Ghardaïa dernièrement". "Des efforts d'envergure sont consentis par l'ensemble des acteurs concernés, pour la prise en charge des personnes touchées lors de ces malheureux événements, notamment la réhabilitation, la restauration et le traitement du bâti menaçant ruine ou fragilisé, tels les habitations et locaux commerciaux dans les quartiers affectés par les échauffourées dont a été le théâtre la ville à la fin de l'année dernière", a indiqué M. Adli à l'APS. "Un comité ad-hoc composé de spécialistes a été mis en place pour le recensement des locaux fragilisés et l'identification des besoins de la population affectée par ces évènements, à l'effet d'une prise en charge", a-t-il signalé. De son coté, le directeur général de l'agence de développement social (ADS), Mohamed Fouad Rachedi, chargé par le ministère de la Solidarité nationale du dossier de Ghardaïa, a indiqué que sa présence dans cette wilaya vise à s'enquérir de la situation qui prévaut dans la région et identifier sur le terrain les besoins des populations touchées. "J'ai visité l'ensemble des quartiers et sites affectés par ces événements, en présence des membres de la société civile de Ghardaïa, qui regrettent ces incidents ayant suscité des réactions et un élan de solidarité de tous les algériens visant l'apaisement et l'élimination des stigmates de ces événements", a souligné le directeur général de l'ADS. "Le ministère de la Solidarité contribuera aux opérations de restauration des constructions endommagées et à l'indemnisation des propriétaires de locaux, en coordination avec les autorités locales, dans le cadre de l'action d'une commission composée de représentants des ministères de la Solidarité, de l'Habitat et de la Santé", a-t-il indiqué. Une approche reposant sur le recensement et l'identification des locaux et bâtisses affectés ou endommagés, le classement par une expertise des degrés de fragilité de chaque bâtisse, avant de décider du type d'intervention et de prise en charge, a été préconisée, a soutenu le directeur du logement et des équipements publics de Ghardaïa. Vingt trois (23) arrêtés de relogement des familles, dont les habitations menacent ruine et sont irrécupérables, ont été signés lundi par le wali de Ghardaïa, indiquent les services de la wilaya. Certains quartiers de Ghardaïa ont connu, en fin d'année 2013, des échauffourées nocturnes entre des groupes de jeunes du quartier du Souk et de Hay El-Moudjahidine, au centre-ville de Ghardaïa, qui se sont étendues ensuite au quartier Hadj Messaoud. Les jeunes ont utilisé divers produits inflammables durant ces échauffourées, avant que le calme ne soit rétabli après l'intervention des brigades antiémeutes. Ces évènements ont été marqués par des actes de vandalisme et de pillage de prés d'une centaine de locaux à usage d'habitation ou commercial avant d'être saccagés et incendiés, selon un bilan encore provisoire. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait reçu jeudi dernier à Alger une délégation des représentants des deux communautés, Ibadite et Malékite, de Ghardaïa, afin de mettre fin aux tensions qu'a connues cette wilaya ces dernières semaines. Plusieurs décisions ont été prises à l'issue de cette réunion pour permettre le retour au calme et à la quiétude, notamment la création, au niveau des communes touchées, d'un conseil de sages, un "espace d'arbitrage et de conciliation" sur la base de la "coexistence harmonieuse et pacifique" ancestrale qui a toujours prévalu dans cette wilaya. Il a été également décidé la distribution "équitable et équilibrée" de 30.000 lots de terrain destinés à l'auto-construction, à travers l'ensemble des communes de la wilaya. Le gouvernement a chargé le ministère de la Solidarité nationale d'examiner les différentes aides à apporter aux victimes de ces derniers incidents, notamment ceux dont les demeures ont été touchées. Le Premier ministre a invité les représentants de cette wilaya" à regarder vers l'avenir et à oublier le passé", appelant toutes les forces vives à "œuvrer à la restauration de la sécurité et de la sérénité" dans les différentes communes de Ghardaïa. Cette réunion est intervenue au lendemain de l'appel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui avait souligné, lors du dernier Conseil des ministres, la nécessité de faire prévaloir les valeurs de tolérance, de concorde et de dialogue à Ghardaïa, pour mettre fin aux événements qu'a connus cette wilaya. Le chef de l'Etat avait instruit le gouvernement "de poursuivre" la démarche en cours, à l'effet d'apporter les solutions appropriées auxquelles aspirent les citoyens de cette wilaya pour ramener la sérénité et la quiétude afin de préserver son développement harmonieux sur les plans économique, social et culture". La région de Ghardaïa a repris son rythme habituel dans les différents quartiers de la ville ou la majorité des commerces ont repris leurs activités et les gens vaquent à leurs occupations habituelles dans le calme, sous la vigilance des services de sécurité renforcés et déployés, à titre préventif, aux points névralgiques de la ville, a-t-on constaté. Plusieurs personnalités politiques, des sages et des imams ont multiplié les appels au calme, à la tolérance et au rapprochement entre les habitants de Ghardaïa, pour la concrétisation d'un développement durable de la région.