Le mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar Hassan El Béchir, lancé mercredi par la Cour pénale internationale (CPI), pour «crimes de guerre et crimes contre l'humanité» au Darfour, est «l'aboutissement» d'une assez longue procédure judiciaire qui a débuté il y a près de deux ans. En mai 2007, la CPI a lancé initialement deux mandats d'arrêt internationaux contre Ahmed Haroun, ancien ministre de l'Intérieur, et Ali Kosheib, l'un des principaux chefs des milices janjawids, et ce, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Procédure que le gouvernement soudanais n'a pas prise au sérieux, d'où sa dénonciation par Luis Moreno Ocampo, le procureur de la CPI, qui a dénoncé son manque de coopération, demandant au passage au Conseil de sécurité d'adresser un message ferme et unanime aux autorités soudanaises pour leur demander d'exécuter les mandats d'arrêt. Pour lui, il faut «briser le système criminel» mis en place au Soudan, car, selon lui, «les vies des 2,5 millions de personnes déplacées sont la clé». Car le premier accusé continuait toujours à exercer comme ministre d'Etat chargé des affaires humanitaires. De plus, il a été nommé membre du groupe national chargé du mécanisme de surveillance de la force hybride ONU-Union africaine pour le Darfour (Minuad). C'était en décembre 2007 et le 14 juillet qui suit, M. Ocampo a demandé aux juges de la CPI d'émettre un mandat d'arrêt à charge d'Omar El Béchir parce qu'il aurait, selon lui, commis des crimes de génocide, des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre au Darfour. Ce qui est intervenu mercredi. Le premier mandat de cette institution contre un chef d'Etat en fonction.