Premier pays arabe à avoir décroché le droit d'organiser la coupe du monde de football, le Qatar entreprend de vastes efforts pour être à la hauteur de ce grand événement sportif planétaire prévu en 2022. Les quatre jours de notre séjour à Doha avec Ooredoo étaient certes très courts pour visiter l'ensemble des sites du futur mondial qatari, mais il n'en demeure pas moins que la délégation algérienne a pu avoir sur place un aperçu des capacités du petit pays arabe à relever un tel défi. Troisième producteur mondial de gaz naturel, le Qatar ne lésine pas sur sa puissance financière pour espérer réussir le meilleur mondial de l'histoire sur le plan organisationnel. Vu le budget pharaonique de 200 milliards de dollars (156 milliards d'euros) que les qataris ont alloué durant les dix prochaines années uniquement pour les infrastructures destinées à abriter l'événement, cela laisse déjà à penser que cet émirat a les moyens de ses ambitions. Rédacteur en chef depuis près de 20 ans au quotidien sportif Compétition, Hammouche Benslimane était parmi les nombreux présents à avoir été impressionné par le dynamisme et le dévouement dont fait preuve le Qatar en vue de l'échéance de 2022. «Ils seront sans doute prêts pour organiser leur coupe du monde» pense ce chevronné journaliste qui prend comme référence le match international amical qui a opposé le Real Madrid au PSG au Khalifa International Stadium pour juger les aptitudes des qataris. «A travers seulement ce match amical, le Qatar a prouvé qu'il a acquis déjà un certain savoir-faire sur le plan organisationnel. Tout a été pensé et étudié pour réussir le grand événement de 2022. En plus des sites ultramodernes qu'il possède déjà, le Qatar s'est lancé dans un vaste programme d'infrastructures qui touche tous les secteurs notamment en matière d'hôtellerie et de transport» assure notre interlocuteur. Classé à la 164e place au niveau mondial par rapport à la surface totale de son territoire (11 586 km2), le Qatar veut jouer sur la «petitesse» de sa superficie pour présenter pour le Mondial 2022, douze stades aux allures très futuristes situés à proximité les uns des autres. A cet effet, les millions de touristes attendus pour ce grand événement verront ainsi leurs déplacements limités au point où les spectateurs pourront assister à plusieurs rencontres dans une même journée. «Malgré le trafic et les embouteillages, nous avons mis quelques heures pour visiter le tout Doha. Je pense que les courtes distances qui séparent les stades appelés à accueillir ce mondial vont certainement constituer un grand atout dans la réussite de cette coupe du monde puisque contrairement à ce qui va être le cas cette année au Brésil, cela évitera les grands déplacements aux gens qui vont venir des quatre coins de la planète pour assister à l'événement. Du coup, on s'attend à ce qu'il y ait une ambiance conviviale tout le long de la compétition» argumente pour sa part Ali, un des cadres administratifs, invités par Ooredoo. Même le climat ne pose pas problème Notre arrivée à Doha au premier jour de l'année 2014 coïncidait avec la fin des travaux du Doha Goals qui réunissaient des responsables politiques, entreprises et sportifs qataris afin de débattre sur plusieurs questions relatives à l'organisation de la coupe du monde 2022. Alors que des voix se sont élevées pour réclamer la tenue de la compétition en hiver pour éviter les très hautes températures qui caractérisent le climat de l'émirat aux mois de juin et juillet, les concernés ont assuré pouvoir organiser le Mondial 2022 à n'importe quelle période de l'année. «Depuis le début, nous avons toujours dit que nous pouvions organiser la Coupe du monde en été. Un système de refroidissement des stades est même prévu. Maintenant si le monde du football ou la Fifa veulent que ce mondial se tienne en hiver, nous serons ravis et même prêts. S'ils la veulent en été, nous sommes aussi prêt», s'est exprimé le secrétaire général du Comité d'organisation suprême de la Coupe du monde 2022 Hassan Al-Thawadi sur la possibilité d'organiser l'événement quadriennal tant en été qu'en hiver. Une opinion largement partagée au Qatar notamment par les médias. «Je ne pense pas du tout que le climat va poser problème pour l'organisation de la coupe du monde 2022. C'est vrai que les températures culminent à plus de 50 degrés en été au Qatar, mais les organisateurs ont prévu un système de refroidissement dans chaque stade pour faciliter la tâche des footballeurs et assurer un meilleur confort aux spectateurs. A mon avis, ça ne doit pas être un prétexte pour changer inhabituellement les dates de la coupe du monde, même si le Qatar est prêt à toute éventualité», nous confie Nassim Rebika, un des nombreux journalistes algériens établis à Doha et travaillant à BeIn Sport, la nouvelle appellation d'Al Jazeera Sport. Un succès populaire déjà garanti ? A huit longues années de la tenue du mondial 2022, un éventuel manque d'engouement de la part des qataris pour la compétition suscite déjà de vives appréhensions au niveau de la Fifa. Il est vrai que la faible affluence qu'enregistrent régulièrement les matches de la Qatar Stars League, le championnat local, et même ceux de la sélection, apporte de l'eau au moulin de ceux qui misent sur un fiasco annoncé. Pourtant, la rencontre à caractère amical qui a opposé le Real de Madrid au Paris Saint Germain a bien levé le voile sur l'intérêt que suscite le sport roi dans l'Emirat notamment lors des grands rendez-vous internationaux. En effet, le Khalifa International Stadium a fait le plein lors du duel des galactiques qui a opposé le portugais Cristiano Ronaldo au suédois Zlatan Ibrahimovic. Le billet a même été cédé à 1400 dollars au marché noir. «La plupart des spectateurs qui ont assisté à cette belle affiche sont issus du pays. C'est une preuve tangible que les qataris affichent un grand intérêt aux matches à dimension internationale. J'imagine que cette popularité va croître à mesure que leur coupe du monde approche. Et avec les centaines de milliers de spectateurs qui sont prévus pour ce genre d'événements, je pense que le succès populaire est d'ores et déjà garanti» assure encore Hammouche Benslimane de Compétition qui s'attend à ce que les qataris mobilisent toute leur logistique incarnée par Al Jazeera notamment sa filiale de BeIN Sports pour assurer la promotion spectaculaire d'un tel événement. «Rien qu'avec Al Jazeera et sa filiale BeIN Sports, ils ont huit ans devant eux pour réussir la promotion de cet événement attendu par le monde entier» ajoute-t-il. Quoi qu'il en soit, au Qatar, l'heure est à la grande mobilisation. Les critiques et les attaques dont a fait l'objet la candidature de ce petit émirat ne fait que renforcer sa détermination à réussir sa coupe du monde. «Ce sera une coupe du monde qui sera gravée dans les annales des grands événements sportifs», promettent l'ensemble des qataris que nous avons croisés dans les rues de Doha.