Hier, aux environs de 8h10, la petite ville de Tadmaït, trente kilomètres au sud de Tizi Ouzou, a vécu le cauchemar. Alors que tout semblait calme et que les gens s'apprêtaient à vivre une journée des plus ordinaires, voilà que le calme serein de la ville a cédé la place à un climat de psychose et de peur. Une explosion venait de se produire devant le cantonnement de la garde communale situé au centre-ville, en face du lycée. Panique générale. Une boucherie venait de se produire devant l'entrée du cantonnement. Bilan : un garde communal et une vieille femme qui était de passage ont trouvé la mort et plusieurs autres personnes, dont un autre garde communal, ont été blessées par l'explosion, dont cinq dans un état grave. Les blessés ont été transférés vers le centre hospitalo-universitaire Nédir Mohamed de Tizi Ouzou. Que s'est-il donc passé ? Selon les différents recoupements, un kamikaze dont l'âge n'a pas été précisé et qui marchait nonchalamment aux alentours de la caserne a soudainement foncé sur le portail principal où se trouve le poste de garde. Alors qu'un élément de la garde communale tentait de le maîtriser, le kamikaze a actionné sa ceinture explosive qui l'a déchiqueté. Sur les lieux, les services de sécurité ont dressé un périmètre de sécurité alors que les agents de la protection civile s'affairaient à évacuer les victimes. Peur et consternation A Tadmaït, pour rappel, il y a à peu près trois mois, trois terroristes munis de ceintures explosives ont été abattus par les services de sécurité avant qu'ils ne commettent leur forfait. Tizi Ouzou est une région où le terrorisme fait encore rage. Mais un attentat kamikaze d'une telle nature n'était sûrement que dans l'imaginaire des citoyens de cette localité. La population de Tizi Ouzou en général est sous le choc. Les questions fusent. C'était qui ce kamikaze ? Rien. Aucune réponse. L'enquête n'a encore rien révélé ni sur son identité encore moins sur son âge. Tant de questions qui revenaient sans cesse, durant la journée d'hier chez les Tizi ouzéens qui sont restés interloqués, choqués, dépités, abasourdis… par tant de violence. Malgré les innombrables opérations de ratissage qui ont ciblé de nombreux maquis depuis le début de l'année, avec la mise à contribution des troupes héliportées, notamment dans les maquis d'Amejoudh, de Berkemouche, de Yakourène et de Beni Zmenzer… ou encore le renforcement des points de contrôle comme les barrages filtrants, les patrouilles des éléments armés arrivent encore à déjouer cette vigilance et à opérer des descentes. L'attentat d'hier est le plus violent depuis celui qui avait ciblé le siège des renseignements généraux situé au centre-ville de Tizi Ouzou, le 3 août de l'année dernière et qui avait fait 25 blessés et des dégâts matériels considérables.