Les prix du pétrole reculaient vendredi en cours d'échanges européens, dans un contexte de recrudescence de l'aversion au risque à cause d'inquiétudes sur la santé économique des pays émergents. Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en valait 106,48 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,10 USD par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 68 cents, à 96,64 USD. "Le WTI et le Brent ont effacé leurs gains (acquis lors des échanges asiatiques) et se sont déplacés en territoire négatif, à cause d'une montée de l'aversion au risque due principalement aux inquiétudes sur les marchés émergents", expliquaient les analystes de Ran Squawk, qui pointaient notamment la chute de la livre turque. La livre turque continuait en effet de plonger vendredi pour enfoncer une nouvelle fois ses cours planchers historiques face au dollar et à l'euro, malgré une intervention urgente et massive la veille de la Banque centrale. "Il y a un mouvement général de vente des actifs à risques", dont le pétrole, confirmait Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis. Selon lui, la contraction de la production manufacturière chinoise en janvier, qui est venue confirmer le ralentissement de la deuxième économie mondiale, continuait de peser sur les cours du brut vendredi. La production manufacturière en Chine s'est en effet contractée en janvier pour la première fois depuis six mois, selon un indicateur provisoire publié jeudi par la banque HSBC. Les pays émergents étant le principal moteur de l'accroissement de la demande mondiale de brut, des inquiétudes sur leur santé économique pénalisent les cours du pétrole. Le WTI reculait toutefois moins que le Brent, grâce à une forte chute des stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) aux Etats-Unis la semaine dernière, indiquaient les économistes de Commerzbank. Selon les chiffres publiés jeudi par le Département américain à l'énergie, ces réserves ont en effet chuté de 3,2 millions de barils, à cause d'une forte demande pour le fioul de chauffage.