La police égyptienne a eu recours à des tirs de sommation à balles réelles pour disperser un millier de jeunes "révolutionnaires". Ceux-ci tentaient de rallier la place Tahrir, au Caire, pour marquer le troisième anniversaire du soulèvement contre Hosni Moubarak, a constaté un journaliste de Reuters. Les policiers ont aussi utilisé des grenades lacrymogènes et de la grenaille pour empêcher les activistes laïques à l'origine de la "révolution du Nil" de rallier la place emblématique du soulèvement de 2011, où sont rassemblés des milliers de partisans du nouvel homme fort du pays, le général Abdel Fattah al Sissi. La place Tahrir est survolée par des hélicoptères militaires et bouclée par l'armée. Celle-ci ne laisse y accéder que les admirateurs de son chef, qui l'appellent à se porter candidat à l'élection présidentielle prévue dans les six prochains mois. Attentats meurtriers Les Frères musulmans, dont le président Mohamed Morsi a été renversé par les généraux l'été dernier, ont eux aussi appelé à des manifestations dans les principales villes du pays, faisant craindre de nouvelles violences après une série de heurts et d'attentats meurtriers vendredi. Vendredi, quatre attentats avaient visé la police au Caire, faisant six morts. Ils ont été revendiqués par un groupe jihadiste qui s'inspire d'Al-Qaïda, Ansar Beït al-Maqdess, qui a recommandé aux "Musulmans" de rester éloignés des installations des forces de sécurité. Ce groupe d'insurgés islamistes s'attaque depuis longtemps aux forces de l'ordre dans la péninsule du Sinaï d'où il vise également le territoire israélien à l'aide de roquettes. Des groupes islamistes ont multiplié les attaques contre la police et l'armée depuis le renversement du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, en juillet. La dispersion sanglante des sit-ins de ses partisans en août au Caire a renforcé leur état d'esprit hostile au pouvoir en place. Elle avait fait plus d'un millier de morts.