Le ministre ukrainien de l'intérieur, Vitali Zakhartchenko, estime que les tentatives pour régler la crise politique de manière pacifique sont vaines et affirme que des manifestants stockent des armes. «Il ne peut y avoir qu'une solution à la crise, une solution pacifique. Tout recours à la force est inacceptable», a déclaré Rinat Akhmetov, une personnalité du parti du président ukrainien Viktor Ianoukovitch. Pour le ministre de l'Intérieur, en revanche, «les événements des derniers jours (à Kiev) ont montré que nos tentatives pour régler le conflit de manière pacifique, sans recours (...) à la force, étaient vains. Nos appels n'ont pas été entendus et la trêve est violée», a-t-il dit, accusant les manifestants de «stocker des armes» dans le centre de la capitale ukrainienne. De son côté, le Premier ministre Mykola Azarov a mis en cause des «extrémistes, principalement à Kiev, qui s'en prennent avec une violence inouïe à la police». «Ce n'est pas l'ensemble du pays qui connaît des troubles», a-t-il ajouté dans une interview accordée au quotidien Le Temps en marge du Forum économique de Davos. Selon lui, le gouvernement est pour un compromis avec l'opposition, mais «l'objectif final des négociations doit être raisonnable et équilibré». Il assure qu'une intervention militaire n'est «pas une option retenue». Une centaine de manifestants ont par ailleurs pénétré hier dans le principal bâtiment du ministère de l'Energie, dans le centre de Kiev. Ils en sont repartis pacifiquement, a déclaré le ministre, Edouard Stavitski. «Ils ont essayé de s'emparer du bâtiment. Ils étaient une centaine, armés. Je suis allé les voir et je leur ai dit que s'ils ne partaient pas pacifiquement, le système énergétique du pays s'effondrerait», a dit le ministre. Edouard Stavitski a précisé que les opposants avaient quitté les lieux mais qu'ils bloquaient encore l'entrée du bâtiment. «C'est une menace pour l'ensemble du secteur énergétique», a-t-il ajouté. Deux policiers torturés Les manifestants réunis place de l'Indépendance dans le centre de Kiev, ainsi que dans les bâtiments publics occupés, seront considérés par la police comme appartenant à des groupes extrémistes, a prévenu hier le ministre de l'Intérieur ukrainien. «Laissez les radicaux, (...) et partez dans un endroit sûr», a demandé Vitali Zakhartchenko dans un communiqué, expliquant que «deux policiers avait été séquestrés par des militants de l'opposition puis libérés avec des traces de tortures». «Tous ceux qui resteront sur la place de l'Indépendance et dans les bâtiments occupés seront considérés comme membres de groupes extrémistes», a-t-il ajouté.